Fribourg: l’EMS pour religieuses de Ste-Ursule doit fermer
Le site de Sainte-Ursule de l’Institution de santé pour religieuses et religieux Fribourg (ISRF) fermera ses portes en juin 2023. Des difficultés financières sont en cause.
«Nous avons dû prendre cette décision de fermeture afin de pérenniser l’institution, pour des raisons financières et organisationnelles», indique au quotidien La Liberté du 28 janvier 2023 Clémence Dias Pereira, directrice de l’ISRF. L’EMS du couvent de Sainte-Ursule, au centre de la ville de Fribourg, est l’un des trois lieux gérés par l’ISRF dans le canton.
L’institution a été créée en 2010 par les ursulines, les Sœurs d’Ingenbohl et les Sœurs de St-Paul afin de répondre au vieillissement des communautés religieuses. L’ISRF apporte un cadre de vie communautaire avec des chambres individuelles, un accompagnement spirituel et humain, peut-on lire sur son site internet.
Les 22 lits de Ste-Ursule seront ainsi transférés dans le bâtiment du quartier du Schoenberg, à l’est de Fribourg, qui comprend déjà 24 lits. Le site des sœurs de Saint-Paul, sur le boulevard de Pérolles, continuera d’offrir 24 lits.
Covid et manque de subventions
Les difficultés financières sont dues à la chute du nombre de résidents suite à l’épidémie de Covid et à la cherté des places, plus élevée que dans d’autres EMS. Une situation qui s’explique principalement par le fait que l’ISRF ne bénéficie pas du même niveau de subventionnement par l’Etat que les autres maisons de retraite. Bien que l’Institution ait été reconnue en 2010 comme conforme à l’assurance obligatoire des soins par la Direction de la santé et des affaires sociales, cela ne lui permet pas d’obtenir des subventions pour les frais d’accompagnement.
Solution en vue
Le canton est en effet parti du principe que les religieuses pouvaient s’occuper elles-mêmes de leurs sœurs plus âgées. Une vision qui n’est plus d’actualité, remarque Jean-Baptiste Henry de Diesbach, administrateur de l’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF). «On oublie que la moyenne d’âge des communautés se situe à plus de 80 ans aujourd’hui. On ne peut plus demander à ces religieuses de gérer l’accompagnement. Certaines sœurs ont essayé de faire comprendre ce problème au canton, mais elles n’y sont pas parvenues», assure-t-il.
Une planche de salut pour l’ISRF serait d’obtenir un mandat du Réseau santé de la Sarine (RSS), ce qui lui permettrait de fonctionner dans les mêmes conditions financières que les autres EMS du district. Des négociations sont en cours en ce sens avec la préfecture, et le RSS espère pouvoir concrétiser un accord pour début 2024. (cath.ch/liberte/rz)