Fribourg: la messe pour la Paix sera finalement jouée intégralement
La pièce musicale L’homme armé – une messe pour la Paix, sera jouée dans son intégralité dans les églises de Siviriez et de Bulle (FR), début février 2024. Suite à une polémique, les organisateurs avaient dans un premier temps décidé de remplacer un appel à la prière musulmane par deux minutes de silence.
«Lors d’une rencontre proposée par la Représentante de l’évêque pour la Région diocésaine de Fribourg, Mme Céline Ruffieux, avec les organisateurs des concerts, l’option de supprimer le 2e mouvement (l’Adhan) de la pièce de Jenkins a été reconsidérée», rapporte l’Eglise catholique dans le canton de Fribourg dans un communiqué du 28 janvier 2024. «Dans un esprit d’intégration et de paix, de même que pour préserver la vision artistique du compositeur, la pièce sera jouée intégralement», explique le texte.
Ne pas entraver le message de paix
L’homme armé: une messe pour la Paix est une œuvre musicale réalisée par le compositeur britannique Karl Jenkins en 1999, en pleine guerre du Kosovo, raison pour laquelle un «appel à la prière» musulman a été ajouté. L’œuvre sera interprétée les 2, 3 et 4 février 2024 dans les églises de Siviriez et de Saint-Pierre-aux-Liens à Bulle par le Corps de musique de la ville de Bulle et huit chœurs de la région.
Il avait cependant été annoncé, le 20 janvier, que l’appel à la prière musulmane ferait place à deux minutes de silence, précédées de quelques explications à destination du public. La décision avait fait suite à des plaintes et menaces arrivées auprès de la Représentante de l’évêque. «L’objectif de ce compromis était de ne pas entraver l’œuvre de Jenkins, son message de paix et sa musique. Cette solution n’ayant pas atteint cet objectif, elle a donc été revue», affirme le communiqué de l’Eglise dans le canton de Fribourg.
Dispositif de sécurité évoqué
«Ce projet s’inscrit dans l’actualité de notre monde; l’enjeu du dialogue avec les hommes et les femmes dans leurs différences crée des lieux d’espoir pour construire un monde avec un peu plus de paix, un monde qui ne se laisse pas gouverner par la peur ou la haine», ajoute le texte. «La décision vise avant tout à respecter l’œuvre. Il n’y a rien d’agressif dans ce mouvement. Il fait partie d’une démarche artistique, dans un noble mélange œcuménique», justifie Bernard Maillard, responsable des chœurs pour le projet, au quotidien La Liberté. Quelques personnes avaient demandé à se faire rembourser leur billet, après l’annonce de la suppression de l’appel à la prière.
La polémique autour de l’œuvre se serait enflammée le 11 novembre 2023 après une représentation à l’église de la Sainte-Trinité, à Paris. La fronde a été relayée par le site internet français Riposte catholique, proche des milieux traditionalistes. La question de la mise en place d’un dispositif de sécurité, à Siviriez et Bulle, a été évoquée. «Nous étudions des options, mais aucune décision formelle n’a été prise», note Bernard Maillard. (cath.ch/com/liberte/arch/rz)