Fribourg: Décès du professeur dominicain Ceslas Spicq (140192)
«Maître de tous les exégètes du monde», selon le cardinal Martini
Fribourg, 14janvier(APIC) Le Père Ceslas Spicq, OP, professeur émérite
d’exégèse du Nouveau Testament à l’Université de Fribourg, est décédé mardi
14 janvier à l’âge de 90 ans. Atteint dans sa santé, le Père Spicq s’est
éteint au matin à son domicile de l’Albertinum. Par ses nombreuses publications – quelque 40 volumes, sans compter les rééditions, et plus de 200 articles – le célèbre dominicain d’origine française a beaucoup contribué au
rayonnement international de l’Université de Fribourg, où il a enseigné de
1954 à 1971.
L’Université est une cité où abondent les bons maîtres, et à Fribourg,
il y a feu le cardinal Journet et le Père Ceslas Spicq, «maître de tous les
exégètes du monde», avait dit de lui, le 15 novembre 1989, le cardinal Carlo Maria Martini, archevêque de Milan, au cours de la messe du centenaire
de l’Alma mater friburgensis.
Cet hommage appuyé, le dominicain le méritait bien, pour avoir consacré
sa vie à l’exégèse du Nouveau Testament. Bernard de son nom de baptême et
Ceslas de son nom de religieux dominicain, est né le 29 avril 1901 à SaintMihiel, dans la Meuse. Après des études secondaires au Collège Sainte-Croix
de Neuilly et quelques mois au séminaire d’Issy-les-Moulineaux, ce fils de
bonne famille entre dans l’Ordre des Frères Prêcheurs dans la Province de
France, au Saulchoir. Il fait profession religieuse en 1921 et il est ordonné prêtre le 29 juillet 1927.
Après une année à l’Ecole biblique de Jérusalem, il enseigne la théologie morale puis le Nouveau Testament au Studium dominicain du Saulchoir à
partir de 1931. Maître en théologie en 1944, il est nommé professeur du
Nouveau Testament à la Faculté de théologie de Fribourg en 1954 jusqu’à sa
retraite en 1971. Il a donné des cours et des conférences aux Universités
ou Instituts de Louvain, Salamanque, Milan, Rome, Ottawa et Montréal. Après
sa retraite, il a pendant des années assuré un cours public à Sainte-Ursule
à Fribourg et prêché de nombreuses retraites. L’Etat français lui avait décerné la cravate de commandeur des palmes académiques en 1984.
Son oeuvre est très abondante : ainsi ses commentaires aux Epîtres pastorales en 1947, aux Corinthiens en 1948, à l’Epître aux Hébreux en 1952,
repris en 1977. Ses oeuvres de synthèse sont «Agapé dans le Nouveau Testament», 3 vol. 1958-1959, et la «Théologie morale du Nouveau Testament», 2
vol. 1965. Il avait fait un travail de pionnier avec son «Esquisse d’une
histoire de l’exégèse latine au Moyen Age», publiée en 1942 «avec beaucoup
d’hésitation et de modestie». Ses derniers travaux ont été ses «Notes de
lexicographie néo-testamentaire» (1978 et 1982), dont la réédition en un
seul volume, il y a quelques semaines, par les Editions universitaires de
Fribourg et les Editions du Cerf à Paris, a été une de ses dernières joies.
(apic/be)