François prie pour la population d’Amazonie, frappée par la pandémie
En la solennité de la Pentecôte qui rappelle l’effusion de l’Esprit Saint sur la première communauté chrétienne, le pape François a invoqué l’Esprit saint «pour qu’il donne lumière et force à l’Eglise et à la société d’Amazonie».
Lors de la prière du Regina Caeli du 31 mai 2020, le pontife a pu s’adresser directement aux fidèles depuis la fenêtre du Palais apostolique, la place Saint-Pierre ayant été ouverte au public. François s’est réjoui de pouvoir s’adresser ainsi aux fidèles. Les pèlerins, pour la plupart masqués, étaient cependant très peu nombreux sur la place, afin de respecter les consignes de sécurité.
L’homme avant l’économie
Après la prière mariale, le primat d’Italie a rappelé qu’il y a sept mois s’était tenu à Rome un synode consacré à la région amazonienne. «Invoquons l’Esprit saint pour qu’il donne lumière et force à l’Eglise et à la société d’Amazonie», a-t-il demandé. La population indigène, particulièrement vulnérable, comptabilise en effet de nombreux malades et défunts en raison du coronavirus. «Par l’intercession de Marie, Mère de l’Amazonie», le pontife argentin a prié pour les plus pauvres de cette «chère région», comme pour ceux du monde entier.
Ceux-ci ne doivent pas manquer d’assistance sanitaire, a demandé avec force le pape François. En effet prendre soin des personnes demeure plus important que de faire des économies, a-t-il rappelé en sortant de son texte. Les hommes sont «le temple de l’Esprit saint», contrairement à l’économie, a pointé le pape.
D’après l’Association des Peuples Indigènes du Brésil (Apib), le virus s’est déjà propagé au sein de 40 peuples autochtones, contaminant 537 personnes, pour un lourd bilan de 102 morts. D’après le dernier recensement, datant de 2010, près de 800’000 indigènes de plus de 300 ethnies vivent au Brésil.
Une prière pour ceux qui ont donné leur vie durant la pandémie
L’évêque de Rome a également rappelé qu’aujourd’hui en Italie était célébrée la Giornata Nazionale del Sollievo, une Journée nationale du secours coparrainée chaque année par le ministère italien de la Santé, la Conférence des régions et des provinces autonomes et la Fondation nationale «Gigi Ghirotti», promouvant la solidarité avec les malades.
A cette occasion, le pontife argentin a salué tous ceux ayant soutenu les malades durant cette pandémie. Il a ainsi prié en silence pour les médecins, volontaires ou encore infirmiers, tous ceux qui ont donné leur vie durant cette période.
Sortir de la crise plus unis
Le pape a enfin souhaité à tous un bon dimanche de Pentecôte. «Nous avons tant besoin de la lumière du Saint Esprit», a-t-il lancé. L’Eglise catholique en a quant à elle besoin pour «marcher en harmonie» et pour témoigner courageusement de l’Evangile. En réalité, «toute la famille humaine en a besoin pour sortir de cette crise plus unie».
La fête de la Pentecôte renouvelle la conscience de la présence vivifiante du Saint Esprit en nous, a encore expliqué le pape durant sa catéchèse avant de réciter la prière mariale. Il peut donner aux fidèles «le courage de sortir des murs protecteurs de [leurs] cénacles» et «petits groupes», et les aider à sortir de leurs «habitudes stériles».
La crainte de Dieu est la certitude de sa bonté
Lors de la Pentecôte, le Christ a pardonné les disciples pour en faire une communauté réconciliée, «prête à la mission», a-t-il par ailleurs relevé. Il a conseillé de se tourner vers la Vierge Marie, protagoniste avec les disciples durant cette Pentecôte, pour lui demander «un ardent esprit missionnaire».
Parmi les dons reçus de l’Esprit, la crainte de Dieu constitue l’exact opposé de la crainte qui a paralysé les disciples au Cénacle, a enfin expliqué l’évêque de Rome. Ce don peut se définir comme «l’amour pour le Seigneur, la certitude de sa miséricorde et de sa bonté», la confiance de pouvoir avancer dans la direction indiquée avec son soutien. (cath.ch/imedia/cg/be)