François: «Les religieuses ne sont pas des servantes»

Le 22 janvier 2025, le pape François a dénoncé l’exploitation des religieuses par certains hommes d’Église. En recevant les membres de la fondation Hilton, bras caritatif du groupe hôtelier américain, il a souhaité que l’Église catholique sorte d’une mentalité «machiste» et investisse davantage dans la formation des religieuses.

Dans son discours, le pape a rendu hommage aux services de la fondation Hilton dans les domaines de l’éducation, de la santé, des migrations, mais aussi de la formation des religieuses. «On a peu investi dans [la formation des religieuses], bien moins que dans la formation du clergé», a reconnu François devant ses hôtes.

Critiquant la tendance à considérer les sœurs et les femmes comme étant «de seconde classe», le 266e pape a souhaité que l’Église catholique sorte d’une «mentalité cléricale et machiste». Et de glisser au passage que la mission des religieuses est «de servir les derniers, et non d’être les servantes de quelqu’un». «Cela doit cesser», a-t-il asséné.

Réduites en «esclavage»?

Ces dernières années, des témoignages de religieuses exploitées par des prêtres, ou même des cardinaux, ont fait surface. En 2018, le supplément féminin de L’Osservatore Romano – quotidien du Saint-Siège – avait publié des témoignages anonymes de religieuses confiant être réduites en esclavage par des membres du clergé au sein du Vatican.

Insistant sur l’importance que les sœurs «puissent étudier et se former», le pontife argentin a valorisé les récentes nominations de religieuses compétentes dans les plus hautes sphères de la Curie romaine et du Vatican. Il a mentionné notamment la première «préfète» du dicastère pour les religieux, Sœur Simona Brambilla, et la prochaine nomination de sœur Raffaella Petrini à la tête du Gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican, en mars.

«Depuis le Jardin d’Éden, ce sont elles qui commandent»

«Les sœurs ont de l’avance et savent faire mieux que les hommes», a assuré le pape. Avant de plaisanter: «Depuis le Jardin d’Éden, ce sont elles qui commandent.» À l’heure où le monde occidental connaît le vieillissement de nombreuses congrégations religieuses, le pape François s’est inquiété par ailleurs de la prise en charge des religieuses âgées, demandant qu’elles ne soient pas expédiées «à l’hospice» où elles risquent de mourir «de tristesse». «Les sœurs doivent travailler jusqu’à la fin, comme elles peuvent», a-t-il insisté. (cath.ch/imedia/ak/rz)