Le pape François a marqué un nouveau style de pontificat dès le soir de son élection, le 13 mars 2013 | © Vatican Media
Dossier

François, le pontife du changement (2/2)

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En 12 ans, le pape François a réalisé un pontificat sans nul autre pareil et laissé une empreinte profonde dans l’Église. Retour sur une période qui a amené le catholicisme vers de nouvelles orientations, saluées par beaucoup, décriées par d’autres.

Après environ vingt-quatre heures de délibérations et cinq tours de scrutin, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, est élu, le 13 mars 2013, 266e pape de l’Église catholique. Surpris par son intronisation, l’Argentin ne sait pas encore, quelques minutes avant de paraître devant la foule sur la Place St-Pierre, quel sera son nom pontifical. Les mots du cardinal Claudio Hummes sont alors décisifs. «N’oublie pas les pauvres!», lance le cardinal brésilien, décédé en 2022, avant que le pape ne paraisse devant la foule. Le visage du «Poverello» d’Assise lui apparaît alors naturellement à l’esprit. Il choisit donc «François», du nom de celui qui a, à son époque, reconstruit son Église en remettant l’humilité et le service aux autres au centre de la foi.

«Buona Sera»

Une mission «d’aggiornamento» que l’Argentin a en tête depuis longtemps. Il a en effet été l’observateur depuis de nombreuses années de la corruption et de la mondanisation croissante de la Curie romaine. Une constatation généralisée dans le Collège cardinalice. On sait que la réputation d’intégrité et de simplicité de Jorge Bergoglio a ainsi été pour beaucoup dans son élection. L’achèvement de la réforme de la Curie, timidement commencée par Benoît XVI, sera l’un de ses principaux chevaux de bataille. L’un des chantiers «urgents» sera celui des finances, un secteur régulièrement touché par des scandales de malversations.

Au balcon de la loggia, le successeur de Pierre donne tout de suite le ton de son pontificat en prononçant son fameux «Buona Sera» et en demandant à la foule de prier pour lui.

Gestes d’humilité

Ses premiers gestes seront également inédits pour un pontife, principalement dirigés vers un retour vers la simplicité et le souci de ces «petits» dont parle l’évangile.

Son premier voyage hors de Rome se fera ainsi à Lampedusa, l’île italienne où débarquent une grande partie des migrants venus d’Afrique. Lors de son premier Jeudi Saint en tant que pape, il choisit de laver les pieds de détenus dans une prison de Rome. Chose qu’il faisait d’ailleurs déjà en tant qu’archevêque de Buenos Aires.

«Pour son premier voyage hors d’Italie, le pontife choisit la Terre Sainte»

Il donne également rapidement ses orientations de gouvernance, en créant, de façon inédite, un Conseil des cardinaux chargé de l’assister dans sa tâche. Il délaisse également les majestueux appartements pontificaux pour s’installer dans la Maison Ste-Marthe, une résidence du Vatican destinée à l’accueil des visiteurs.

Sa première encyclique sort seulement quatre mois après son élection (5 juillet 2013). Si Lumen Fidei, qui se penche sur la vertu théologale qu’est la foi, porte la signature du pape argentin, elle a été en grande partie écrite par son prédécesseur Benoît XVI.

Un second ouvrage, cette fois entièrement de sa main, l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium (La joie de l’Evangile), paraît également peu de temps après, en novembre 2013. Le nouveau pape y développe le thème de l’annonce de l’évangile dans le monde actuel.

Les «maux» de la Curie

Pour son premier voyage hors d’Italie, le pontife choisit la Terre Sainte (du 24 au 26 mai 2014). Il y réaffirme notamment son soutien pour une solution à deux États.

Du 5 au 19 octobre 2014, l’évêque de Rome réunit un premier synode dédié à la famille. Il sera suivi d’un second volet en octobre 2015. En décembre de la même année, François entre dans le vif de la réforme du gouvernement de l’Église. Cette étape est marquée par un discours sur les «15 maladies de la Curie», qui aura un grand retentissement. Énumérant «les maux» que portent les cardinaux, tels que la vanité, la médisance, la rivalité, la mondanité, il appelle les hauts prélats à se recentrer sur la réalité de l’évangile.

En juin 2015, le 266e pape publie sa deuxième encyclique, qui fait grand bruit: Laudato si’. L’ouvrage, qui relie les questions environnementales et sociales, appelle l’humanité à un sursaut pour la «sauvegarde de la maison commune».

Grogne des conservateurs

La fin de l’année est l’occasion pour le pontife de montrer qu’il ne craint pas de s’exposer. Son voyage en Centrafrique est en effet considéré comme à haut risque. C’est dans la cathédrale de Bangui, qu’il ouvre, le 8 décembre, la Porte Sainte pour le jubilé de la Miséricorde. A cette occasion, il envoie des «missionnaires de la miséricorde» dans le monde entier, dotés de pouvoir étendu d’absolution des péchés. Dans le sillage de cette année sainte, une Journée des pauvres est instituée, qui continue aujourd’hui à se tenir fin novembre.

 »Moscou et Rome vivront une période de réchauffement de leurs relations»

Au printemps 2016, le synode sur la famille donne ses fruits avec l’exhortation apostolique Amoris laetitia. Certains points du texte, notamment la possibilité donnée aux divorcés remariés de recevoir la communion, provoquent une levée de boucliers dans les milieux conservateurs. Un groupe de cardinaux défie même le pontife en émettant des dubia sur les points controversés du document. Cet épisode éclaire la grogne croissante de la frange la plus conservatrice de l’Église, qui redoute un démantèlement par le nouveau pape de la doctrine catholique.

Rapprochement avec l’orthodoxie et l’islam

L’année 2016 est aussi marquée par le voyage de François aux États-Unis et au Mexique. Sur la route du continent américain, il fait une halte à Cuba pour rencontrer le patriarche Cyrille Ier. Il s’agit du premier face à face de l’histoire entre un pape et un chef de l’Église orthodoxe russe. Moscou et Rome vivront ainsi une période de réchauffement de leurs relations, avant que la guerre en Ukraine, six ans plus tard, ne vienne jeter un nouveau froid.

Si le dialogue avec les autres chrétiens compte beaucoup aux yeux du pontife, c’est également le cas pour l’islam. L’un des premiers grands pas de François vers le monde musulman se fera lors de son voyage en Égypte, en avril 2017. Il reprend à cette occasion un dialogue constructif avec l’Université sunnite Al-Azhar et son imam Ahmed al-Tayyeb.

2018 voit la sortie de la troisième exhortation apostolique du pape argentin : Gaudete et Exsultate (9 avril). Le texte est un appel à rechercher la sainteté dans le monde contemporain.

Premiers pas en Suisse

L’année est également importante pour le dialogue œcuménique et la Suisse. Le 21 juin, le pape François va en effet à la rencontre du Conseil œcuménique des Églises (COE), à Genève. Il célèbre à cette occasion une messe à Palexpo.

Alors que divers scandales d’abus sexuels éclatent dans le monde, François se doit d’accélérer son action contre ce fléau. Le 20 août 2018, il adresse une Lettre au peuple de Dieu, dans laquelle il réaffirme l’engagement de l’Église à garantir la protection des mineurs et des personnes vulnérables.

La fin de l’année est marquée par le déroulement du Synode des jeunes. Un événement qui permet notamment de soulever les questions de vocation, de pastorale et de sexualité.

«François continue en parallèle son action en faveur de l’environnement»

Le début de 2019 voit une intensification inédite du dialogue avec l’islam. Lors d’un séjour dans le Golfe persique, le pape rencontre à nouveau l’imam al-Tayyeb. A Abou Dabi (Emirats arabes unis), les deux responsables religieux signent le Document pour la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune. Ils y prononcent des principes communs tels que l’impossibilité de justifier la violence au nom de Dieu.

Chère Amazonie

Ce même mois de février 2019, le renforcement de la lutte contre les abus connaît une étape décisive, à l’occasion d’un Sommet à Rome, dédié à cette problématique. L’aboutissement de la rencontre, qui réunit tous les présidents de conférences épiscopales du monde, est le motu proprio Vos estis lux mundi (Vous êtes la lumière du monde), qui établit notamment de nouvelles procédures de dénonciations des cas d’abus.

François continue en parallèle son action en faveur de l’environnement et de la justice sociale. Un engagement combiné dans le Synode sur l’Amazonie qui se tient en octobre 2019. En résulte l’exhortation apostolique Querida Amazonia, publiée début 2020. Si le document consacre la nécessité de sauvegarder la forêt amazonienne et les cultures autochtones, il ne franchit cependant pas le pas controversé de l’ordination sacerdotale d’hommes mariés, comme le préconisait l’Instrumentum laboris (le document de travail du synode).

«Traditionis custodes est durement ressenti par les milieux traditionalistes»

En 2020, le Vatican est marqué, comme le reste du monde, par la pandémie de Covid-19. Le confinement donne lieu à des images du pontificat qui resteront sans doute dans les mémoires et dans l’histoire. Le 27 mars, alors qu’une bonne partie du monde est enfermée à domicile, le pape célèbre une messe devant une place St-Pierre vide, battue par la pluie.

Raidissement traditionaliste

Malgré les inquiétudes, le pape ne contractera finalement jamais le virus. Dans les années suivantes, sa santé sera effectivement source de préoccupations, mais pour d’autre motifs.

En automne 2020, le pape François produit sa troisième encyclique Fratelli tutti, sur la fraternité humaine. Elle reprend en partie le Document sur la fraternité humaine signé à Abou Dabi.

Après une année 2020 en grande partie «sous cloche», François recommence à voyager dès début 2021. Cette fois, son élan de dialogue avec l’islam le mène en Irak. Outre les chrétiens du pays, qu’il encourage à rester, il rencontre de grandes figures musulmanes, dont Ali Al-Sistani, personnalité la plus importante de l’islam chiite en Irak.

Mais si les relations avec l’extérieur de l’Église se réchauffent, l’année 2021 est marquée par un net refroidissement à l’intérieur de l’institution. En cause, la publication le 16 juillet du motu proprio Traditionis custodes, qui réduit drastiquement la possibilité de célébrer la messe selon le rite pré-conciliaire. La mesure est durement ressentie par les milieux traditionalistes, qui raidissent leur position face au pape.

Le défi du Synode

Des critiques qui ne l’empêchent pas de continuer sa réforme de l’Église, notamment de son mode de gouvernance. C’est ainsi qu’en octobre 2021, il annonce le lancement du Synode sur la synodalité. Le chemin synodal se déroulera en trois phases: diocésaine, continentale et mondiale. Culminant avec le synode des évêques, à Rome, en automne 2023 et 2024.

 »Fin 2022, le pape François rend un vibrant hommage à Benoît XVI»

Début 2022, l’invasion de l’Ukraine par la Russie provoque des réactions également au Vatican. Dès le premier jour de la guerre, le pontife, défiant le protocole, se rend immédiatement chez l’ambassadeur de Russie auprès du Saint-Siège pour demander des explications. Suite à une visioconférence avec Cyrille Ier, qui soutient l’opération de Moscou, le pape François l’engage à ne pas devenir le «servant de messe de Poutine». Suite à cela, les relations se tendent avec l’Église orthodoxe russe. Ce qui n’empêche pas le Vatican d’offrir sa médiation dans le conflit.

L’ombre de l’affaire Rupnik

Au printemps 2022, des ennuis de mobilité obligent le pontife à renoncer à des voyages prévus, notamment en Afrique. Sa santé s’améliorant dans les mois suivants, il parvient à réaliser les voyages à son agenda. Même si, à partir de là, il sera le plus souvent vu en public sur une chaise roulante.

Il se rend ainsi fin juillet au Canada, à la rencontre des communautés autochtones. Le pontife réussit à renouer le dialogue entre ces dernières et l’Église catholique, accusée d’avoir infligé de mauvais traitements aux enfants indigènes dans les pensionnats qu’elle tenait dans le pays durant les derniers siècles. François formule alors des excuses au nom de l’Église.

Un nouveau scandale sexuel éclate fin décembre 2022. Il touche cette fois le prêtre et artiste jésuite slovène, Marko Rupnik. Accusé d’avoir abusé de religieuses, le mosaïste a été un temps assez proche du pape jésuite. Ce dernier est ainsi soupçonné par certains de protéger le prêtre, finalement renvoyé (en juillet 2023) de la Compagnie de Jésus, de la justice canonique. Un épisode qui jettera une ombre sur le pontificat. François autorisera finalement, en octobre 2023, la tenue d’un procès canonique contre Marko Rupnik.

Alertes de santé

La fin de l’année 2022 voit la disparition de Benoît XVI. Le pape François rend un vibrant hommage à son prédécesseur, qui résidait dans un monastère du Vatican depuis 2013.

«Face à l’inertie de la communauté internationale concernant l’environnement, François sort l’exhortation apostolique Laudate Deum»

Début 2023, le pontife argentin réalise finalement son voyage en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud. Rencontrant des victimes d’exactions, il appelle à la fin des violences qui gangrènent ces deux pays.

Le pontife peut réaliser également une visite en Hongrie, fin avril. Dans cette nation réticente à l’accueil des réfugiés, il appelle la société à «ne pas se raidir».

Peu de temps, après, la santé du pape inquiète à nouveau. Atteint de fièvre le 26 mai, il doit annuler un certain nombre de rendez-vous. Une nouvelle alerte importante tient le monde en haleine le 7 juin. Le pape François subit alors une opération du colon sous anesthésie générale. Malgré les rumeurs de nouveau conclave qui pointent à cette occasion, l’intervention se passe parfaitement bien et le pontife se remet rapidement.

Nouvel appel pour la sauvegarde de la création

Il parvient ainsi, à rejoindre, dans le premiers jours du mois d’août 2023, plus d’un million et demi de jeunes à Lisbonne, où se déroulent les Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ). Il profite de son voyage au Portugal pour se rendre au sanctuaire de Fatima.

Début septembre, le pape François visite la Mongolie et sa petite communauté catholique, fidèle à sa volonté d’aller vers «les périphéries». Le voyage dans ce pays, situé entre la Russie et la Chine, est aussi l’occasion pour le pontife de renforcer sa diplomatie asiatique.

«Tout au long du conflit du 7 octobre, François ne se lassera pas de dénoncer la violence des deux côtés»

Les 22 et 23 septembre 2023, le pape François continue son combat de sensibilisation pour les migrants en se rendant aux Rencontres méditerranéennes, à Marseille.

Face au constat d’inertie de la communauté internationale dans le domaine de l’environnement, le pape François sort, le 4 octobre, l’exhortation apostolique Laudate Deum, qui se veut la suite de Laudato si’. Le pontife y rappelle notamment la réalité et les conséquences du changement climatique, ainsi que l’urgence d’agir de façon décisive et unifiée.

«Fiducia supplicans provoque notamment une levée de boucliers dans les milieux conservateurs»

Alors que le Synode sur l’avenir de l’Église s’ouvre à Rome, ce même mois d’octobre, le pape est pris entre les feux des conservateurs, qui craignent un changement de la doctrine, et les progressistes, qui exigent des réformes concrètes, notamment sur la morale sexuelle.

Le 7 octobre 2023, l’attaque du Hamas contre des localités israéliennes, et la riposte de Tsahal, met la région à feu et à sang. Tout au long du conflit, qui durera jusqu’au début 2025, François ne se lassera pas de dénoncer la violence des deux côtés et d’appeler à la paix. Ses critiques contre les actions militaires israéliennes à Gaza et au Liban lui vaudront de vives protestations de Tel-Aviv et des milieux juifs, provoquant un refroidissement des relations avec le judaïsme.

La fin de l’année 2023 est marquée par des problèmes de santé de François, toujours centrée sur son appareil respiratoire. Une bronchite l’empêche de se rendre début décembre à la COP28 de Dubaï, où il devait plaider pour l’avenir de la planète.

Le temps des critiques

Le 16 décembre, la justice vaticane prononce la condamnation de  neuf des dix accusés du long procès financier connu sous le nom «d’immeuble de Londres». La sentence de prison ferme contre un cardinal, Angelo Becciu, est un signe de la tolérance zéro mise en place par le pontife sur les affaires financières au Vatican.

Le même jour, la déclaration Fiducia supplicans du dicastère pour la Doctrine de la foi, signée par le pape, fait l’effet d’une petite bombe dans le monde catholique. La possibilité pour les prêtres de bénir les unions homosexuels provoque notamment une levée de boucliers dans les milieux conservateurs. Les évêques d’Afrique subsaharienne parviendront à convaincre le Saint-Père de leur accorder une exception en la matière.

«Les développements fulgurants de l’intelligence artificielle sont abondamment commentés par le pape»

Le début 2024 voit un Jorge Bergoglio sous le feu des critiques, pour diverses déclarations. En mars, il suggère dans une interview que l’Ukraine devrait hisser le «drapeau blanc» et entreprendre des négociations avec la Russie. Une position qui lui vaudront des protestations immédiates de Kiev, l’accusant de vouloir brader la liberté du pays.

Voyages et dérapages

Au mois de mai, la frange progressiste du catholicisme est choquée de l’utilisation par le pape du terme péjoratif de «frocciagine» pour décrire les homosexuels. Il s’excusera peu après mais répétera ultérieurement cette expression.

Alors que des signaux positifs étaient apparus dans les mois précédents, le pontife exclut, au détour d’une interview, l’accès des femmes au diaconat institué. Il «douche» ainsi les espoirs des partisans pour la place des femmes en Église d’une avancée en la matière à l’occasion du Synode sur la synodalité.

En 2024, les développements fulgurants de l’intelligence artificielle sont abondamment commentés par le pape. Il participe en juin, à Bari, à une réunion du G7 sur le sujet, appelant à une technologie au service de l’humain, insistant sur la nécessité de sa réglementation.

La santé du Saint-Père connaissant, à la fin de l’été, une amélioration, il honorera tous les voyages prévus dans la seconde partie de l’année. Il réalise ainsi, du 2 au 13 septembre 2024, le plus long périple de son pontificat, en Asie du Sud-Est et Océanie. A la fin de ce mois, il effectue également une visite au Luxembourg et en Belgique. Un séjour «chahuté» par des contestations, notamment de la part d’étudiants de l’Université catholique de Louvain.

Discrètes avancées

Alors que la phase ultime du Synode sur la synodalité est à bout touchant, fin octobre 2024, la sortie de la quatrième encyclique du pape François surprend. Dilexit nos, consacrée à «l’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ» signale un retour à un enseignement spirituel plus traditionnel.

Le 26 octobre, le Synode donne lieu à un document final que le pape valide immédiatement, rendant caduque la rédaction d’une exhortation apostolique. Le texte, qui contient davantage des impulsions et des recommandations que des décisions est diversement reçu dans le monde catholique, certains y voyant une précieuse feuille de route pour la mise en œuvre de la synodalité, d’autres une nouvelle illustration de l’immobilisme de l’Église.

«Le début de 2025 est marqué par la nomination à des postes clés du Vatican de plusieurs femmes»

Le 7 décembre 2024, le pape François poursuit le renouvellement de la Curie en créant 20 nouveaux cardinaux. Ces derniers sont largement issus de pays en développement et tenants d’une ligne plus pastorale que doctrinale.

La fin de l’année est l’occasion pour le pontife de rappeler son indépendance face aux pressions extérieures. Attendu à Paris pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame, il rendra finalement visite, le 15 décembre, à l’Église de Corse. Une illustration supplémentaire de sa préférence pour les périphéries.

Rallumer l’espérance

Le 24 décembre, à l’occasion de la messe de Noël, François ouvre la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre, inaugurant une Année sainte sur le thème de l’espérance, à l’occasion de laquelle des dizaines de millions de pèlerins sont attendus à Rome

Le début de 2025 est marqué par la nomination à des postes clés du Vatican de plusieurs femmes. Une religieuse italienne, Sœur Simona Brambilla, est notamment placée à la tête de l’important dicastère pour la Vie consacrée. Nominations «alibi» pour certains, avancée significative pour d’autres.

Le 15 janvier 2025, sort Espère, une nouvelle autobiographie du pape François, où il s’exprime plus en détail sur son enfance et sa vocation religieuse.

Alors qu’en ce début d’année le monde est secoué par les mesures et les déclarations radicales du président américain Donald Trump, le pape François prend rapidement position, fustigeant notamment les arrestations et expulsions musclées de migrants.

Mi-février 2025, une nouvelle alerte de santé plus sérieuse survient. Le pape est hospitalisé officiellement pour une bronchite. Au fil des jours, le diagnostic devient plus inquiétant, révélant, le 19 février, une «pneumonie bilatérale».

Son état s’améliore cependant progressivement et il sort de l’hôpital Gemelli le 28 mars. On apprendra ultérieurement qu’il a subi plusieurs crises très graves lors de son hospitalisation, qui l’ont amené proche de la mort. Dans les semaines qui suivent, François fait quelques apparitions à des événements au Vatican, prenant notamment un bain de foule sur la place St-Pierre. Il est vu à la  messe de Pâques, le 20 avril. Le lendemain, 21 avril, le Vatican annonce son décès, survenu à 7h45 du matin. (cath.ch/rz)

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