François: être «juste et miséricordieux» à l’image de Jésus avec la femme adultère
Dans son homélie matinale à la chapelle Sainte-Marthe au Vatican, le pape François a commenté le 24 février 2017 le passage de l’Evangile sur l’impossibilité de l’adultère. Le Souverain pontife a demandé à sortir de la «casuistique pour entrer dans la miséricorde et la vérité».
«Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme, demandent les Pharisiens au Christ dans ce passage de l’Evangile de saint Marc (Mc 10, 1-12), commenté par le pape François et rapporté par Radio Vatican en italien. «Jésus ne répond pas si c’est permis ou non», a remarqué le pontife, «il n’entre pas dans leur logique casuistique». Selon lui, les Pharisiens «pensaient à la foi seulement en termes de ‘on peut’ ou ‘on ne peut pas’».
Au contraire, poursuit le pape, Jésus passe de la casuistique à la vérité, qui va avec la miséricorde. Si l’adultère est grave, affirme le pape, Jésus a cependant souvent échangé avec des adultères. Il dit ainsi à la femme adultère : «je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus». Autant de débats qui ont été abordés à l’occasion du synode sur la famille en 2014 et 2015, et suivis de l’exhortation Amoris laetitia en 2016.
Il faut la grâce de Dieu
Ce chemin et cet équilibre entre vérité et miséricorde n’est pas facile, a aussi reconnu le pontife: «il faut la grâce de Dieu pour qu’il nous aide tous à avancer». Mais en revanche, se demander ce qui est le plus important entre justice et miséricorde est le signe d’une pensée malade, a-t-il poursuivi. Car, en Dieu, «c’est une seule chose»: «justice est miséricorde et miséricorde est justice». «Que le Seigneur nous aide à comprendre cette route», a conclu le pape.
La casuistique est une forme d’argumentation utilisée en théologie morale, qui a beaucoup été pratiquée par les jésuites. Elle consistait à résoudre des problèmes de conscience en étudiant de nombreux cas pratiques et en les confrontant aux principes. La casuistique a été un des enjeux de la querelle avec les jansénistes, à partir du 17e siècle, les jésuites se voyant reprochés un «laxisme» dans leurs interprétations. (cath.ch/imedia/ap/gr)