France: un marronnier, planté en hommage à Anne Frank, vandalisé
Une enquête a été ouverte en France après la dégradation, dans la nuit du 1er au 2 août 2020, d’un marronnier offert par le musée Anne Frank d’Amsterdam à un village de Corse, selon la procureure de la ville de Bastia.
Dans le village de Pianello, dans l’est de la Corse, l’écorce du tronc a été arrachée, ce qui menace potentiellement la survie de l’arbre. «Une enquête pour dégradation volontaire d’un bien destiné à la décoration publique, confiée à la gendarmerie, est en cours», a déclaré à l’AFP Caroline Tharot, procureure de la République de Bastia (nord-est de la Corse).
La détérioration de l’arbre a eu lieu dans la nuit du 1er au 2 août, quelques heures avant l’événement «In Giru à l’Arburu» (»autour de l’arbre»), une journée de débats, de conférences et de concerts dédiée à la mémoire de la Shoah et contre l’antisémitisme organisée depuis quatre ans à Pianello.
Interrogée sur le possible caractère antisémite de l’acte, Caroline Tharot a précisé qu’il «n’y avait aucune revendication et aucune inscription, juste la dégradation constatée d’une grande partie du tronc de l’arbre».
Un symbole
Le marronnier avait été offert en 2010 au village de Pianello par la Maison d’Anne Franck, un musée d’Amsterdam consacrée à cette jeune fille juive allemande morte dans un camp nazi après avoir été arrêtée aux Pays-Bas. Il avait été bouturé à partir de l’arbre qu’Anne Franck voyait depuis cet appartement clandestin d’Amsterdam, selon le foyer rural de Pianello et l’association Terra Eretz Corsica Israël qui organisent depuis quatre ans une journée de commémoration autour de cet arbre à Pianello.
Plusieurs élus français ont condamné cet acte, dont le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, qui a écrit sur Twitter: «Hésiter entre la colère et le dégoût devant cet acte abject qui ne saurait néanmoins souiller la mémoire d’Anne Franck et au-delà celle de tous les Corses». (cath.ch/afp/cp)
Le journal d’Ann Frank
Cette adolescente de 15 ans est devenue célèbre dans le monde entier après la publication de son journal intime rédigé entre 1942 et 1944 alors qu’elle et sa famille se cachaient dans un appartement clandestin dans l’annexe d’une entreprise à Amsterdam. Ce journal a été édité à 30 millions d’exemplaires dans le monde. Anne Franck est morte en 1945 au camp de concentration de Bergen-Belsen. CP