Des clichés, une réputation

France: présentation d’un sondage à propos des jésuites (230990)

Paris, 23septembre(APIC) A l’occasion des cérémonies qui, du 27 septembre

1990 au 31 juillet 1991, marqueront la célébration du 500e anniversaire de

la naissance de saint Ignace de Loyola, et le 450e anniversaire de la fondation de la Compagnie de Jésus, les jésuites de France ont donné, le mercredi 19 septembre, une conférence pour présenter un sondage les concernant. Quelle image ont les gens des jésuites, et quelle «réputation» ontils auprès du public?. Ce sondage a été réalisé par l’Institut CSA (Conseils, sondages, analyses) pour le compte de la Compagnie de Jésus, du quotidien «La Monde» et de l’hebdomadaire catholique «La Vie».

Selon les conclusions de ce sondage, il apparaît qu’une majorité de

Français (63%) pense que les jésuites luttent pour la défense des pauvres

et des exclus, mais que 45% estiment qu’ils sont des «conservateurs» dans

le domaine politique et social.

Sur les 24’421 jésuites qui vivent aujourd’huii dans le monde, on en

compte 902 en France, dont les activités se répartissent de la manière suivante: 18,5% dans l’apostolat intellectuel (Centres culturels, Facultés jésuites, revues et médias); 36% dans l’apostolat spirituel; 20% dans

l’apostolat auprès des jeunes (collèges, lycées, écoles supérieures et aumôneries); 10% en mission ouvrière et dans le travail social; 7,5% dans les

services internes et 7,5% en mission à l’étranger.

Si les jésuites ont longtemps eu la réputation d’être des personnages

«aimant à jouer les éminences grises», cette image est désormais en voie de

disparition: 24% (contre 61%) pensent encore que le jésuite est «un personnage hypocrite et faux-jeton», et 27% (contre 54%) «une éminence grise». En

revanche, la réputation des jésuites en matière d’éducation ne se dément

pas: 54% des Français les considèrent comme des «religieux spécialisés dans

la formation des élites», et 23% se déclarent prêts à mettre leurs enfants

en âge de scolarité dans une école dirigée par les jésuites.

Formateurs d’élites

Il faut dire que cette réputation de «formateurs d’élites» repose sur la

réalité, comme le rappelle l’hebdomadaire «La Vie»: Fidel Castro, le général Jaruzelski, Luis Bunuel, Alfred Hitchcok, et, en France, Descartes, Diderot, Voltaire, Corneille, Molière, Balzac; plus près de nous, le général

de Gaulle… et bon nombre de personnalités de la politique, des médias, de

la culture et du spectacle, ou encore de l’armée… La plupart des papes

sont passés par l’Université grégorienne, qui est le Collège romain fondé

par Ignace de Loyola.

A la fin de la conférence, les organisateurs ont remis le message adressé par le pape Jean Paul II au Père Kolvenbach, général des jésuites, message dans lequel le pape rappelle notamment l’engagement pris par saint Ignace de «fidèle obéissance au pape», et toujours renouvelé par les jésuites

qui, aux trois voeux de pauvreté, chasteté, obéissance, ajoutent un voeu

spécial de fidèle obéissance au pape.

On se souvient de la tension des relations entre le Vatican et la Compagnie de Jésus – «Nous avons une conception de l’obéissance dans le dialogue, l’échange spirituel et le discernement», rappelait le Père Jean-Yves

Calvet, directeur des «Etudes», la prestigieuse revue des jésuites de France -, mais aujourd’hui, les tensions sont apaisées, et les bonnes relations

du pape avec le Père Kolvenbach contribuent à la sérénité du climat actuel.

(apic/mjh/pr)

23 septembre 1990 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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