Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, président de la Conférence des évêques de France | © I.Media
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France: Mgr de Moulins Beaufort veut restaurer la confiance

«Nous sommes conscients que la confiance que le peuple de Dieu mettait dans les pasteurs est ébranlée et qu’elle est, chez certains, chez beaucoup peut-être, brisée», a admis Mgr Mgr Éric de Moulins-Beaufort, le 8 novembre 2022 lors de la clôture d l’assemblée de la conférence des évêques de France (CEF) à Lourdes.

C’est avec gravité que Mgr Éric de Moulins-Beaufort a pris la parole devant les 120 évêques réunis en Assemblée plénière depuis le 3 novembre à Lourdes, rapporte le quotidien La Croix. S’il est revenu longuement sur les affaires d’abus sexuels qui ont secoué cette réunion d’automne, il a aussi a invité à l’espérance.»La joie de l’Évangile, c’est elle que nous voulons servir, c’est elle que nous voulons partager à tous, c’est pour la rendre accessible à tous que nous avons engagé notre vie.»

Revenant sur les faits reprochés à Mgr Michel Santier et au cardinal Jean-Pierre Ricard, Mgr de Moulins-Beaufort a souligné les freins au traitement des affaires en France et jusqu’au Vatican, le secret qui a pu peser dans ces affaires.

Pour éviter ces dysfonctionnements caractérisés par les deux affaires évoquées, les évêques ont décidé de constituer un comité de suivi auquel tout archevêque ou évêque ayant à traiter du cas d’un autre évêque pour des abus ou agressions sexuelles se référera afin d’être accompagné dans toutes les étapes de la procédure. «Nous allons agir aussi auprès des dicastères romains concernés pour préciser les procédures, établir des critères plus précis quant à la publication des faits et des sanctions», a précisé le président de la CEF.

Le scandale est dû à la gravité des faits reprochés mais aussi à l’absence de communication claire. Dans une souci de clarté, Mgr de Moulins Beaufot  a détaillé la situation des onze évêques émérites ›mis en cause’: «Huit évêques ont été mis en cause pour des faits qu’ils auraient commis eux-mêmes. Parmi eux, cinq ont été mentionnés dans la presse et ont fait l’objet d’actions judiciaires, parfois arrêtées, parfois encore en cours. Pour l’un d’entre eux, l’affaire a été conclue par un non-lieu. Enfin, trois autres sont en cours d’instruction.»

«Ni l’ordination ni les honneurs ne préservent de la faute»

«Ni l’ordination ni les honneurs ne préservent de commettre des fautes dont certaines peuvent être graves même aux yeux de la justice de l’État, et que tout être humain peut être habité par des forces troubles qu’il ne parvient pas toujours à maîtriser», a souligné le prélat.

Mgr Éric de Moulins-Beaufort est revenu en outre sur plusieurs dossiers débattus lors de l’assemblée, que ce soit la réforme organisationnelle de la Conférence des évêques, l’application du motu proprio Traditionis custodes ou la parole de l’Église dans le débat qui s’ouvre sur la fin de vie. (cath.ch/cx/mp)

Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, président de la Conférence des évêques de France | © I.Media
8 novembre 2022 | 14:02
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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