Selon l’évêché de Tulle, elles ont agi illégalement
France : les moniales d’Aubazine deviennent orthodoxes (101189)
Tulle/Fribourg, 10novembre(APIC) L’évêque de Tulle en Corrèze, supérieur
des moniales de la Congrégation des Soeurs de la Résurrection d’Aubazine,
n’a été ni consulté, ni informé à temps du passage de cette congrégation de
rite byzantin à l’orthodoxie. Mgr Marcel Meyssignac, vicaire général du
diocèse de Tulle, chargé du dossier des moniales d’Aubazine, a confié à
l’agence APIC, que «les modifications des statuts de la Congrégation sont
entachées d’illégalité», «nous prétendons que la communauté catholique que
nous avons accueillie en 1965 continue sous l’autorité de la nouvelle supérieure».
Des problèmes «internes» ont surgi, il y a quelques temps, dans la communauté des soeurs d’Aubazine, des catholiques melkites. La Congrégation romaine pour les Eglises orientales y a envoyé un visiteur apostolique, lequel a fait un rapport sévère à fin 1988. En effet, selon ce rapport, la
supérieure et l’aumônier de la Congrégation sont invités à quitter Aubazine
et une autre supérieure, une soeur de la congrégation, est nommée. Bien que
cette décision ait été aprouvée par le pape lui-même, la supérieure et
l’aumônier, un ancien Père blanc, ont refusé de partir.
La congrégation a, dès ce moment-là, décidé de modifier ses statuts et
de passer à l’orthodoxie. Mais, selon l’évêché de Tulle, ces modifications
de statut sont entachées d’illégalité. D’une part, il y a eu faute au niveau du droit civil. Les moniales n’ont pas fait part de leurs projets à
leur supérieur, Mgr Froment, l’évêque de Tulle, comme l’art. 3 de leurs
statuts le stipulait. D’autre part, il y a eu également faute du point de
vue du droit canonique. Il y a eu usurpation de pouvoir, car à ce moment
là, canoniquement, la supérieure n’était plus supérieure, puisqu’elle était
mutée et remplacée.
Actuellement, la vraie supérieure, aux yeux de Rome, a dû quitter la
congrégation et elle attend de pouvoir y revenir. De plus, la congrégation
a passé en juillet à l’orthodoxie, en quittant la juridiction du patriarche
grec-catholique d’Antioche Maximos V pour passer sous celle du patriarche
orthodoxe d’Antioche Ignace IV.
Selon l’évêché, les soeurs d’Aubazine ne sont plus que 15 ou 16. En
effet, de nombreuses moniales ont quitté la communauté ces derniers temps.
Par ailleurs, le problème des bâtiments du couvent qui appartiennent à la
congrégation et qui sont monuments classés n’est pas encore réglé.
Même si les soeurs d’Aubazine considèrent que rien n’a changé pour
elles, Mgr Meyssignac est d’un point-de-vue totalement opposé. Il leur a
d’ailleurs encore demandé récemment d’avoir l’humilité et la sagesse
d’obéir à Rome. Mais ce retour semble bien compromis, surtout que l’Eglise
orthodoxe «les a facilement accueillies». (apic/bd)