France: les évêques mettent en garde contre la «PMA pour toutes»
Le projet de loi sur la bioéthique a été présenté le 24 juillet 2018 au Conseil des ministres français. Les évêques de France ont mis en garde, quelques jours auparavant, contre l’extension prévue de la Procréation médicalement assistée (PMA).
Le projet de loi sur la bioéthique prévoit l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, y compris aux couples de femmes et aux femmes seules. Actuellement, cette technique n’est autorisée que pour les couples hétérosexuels ayant des problèmes d’infertilité. Ce qui contraint de nombreuses Françaises à partir à l’étranger pour se faire inséminer. Le texte présenté au Conseil des ministres prévoit également de desserrer les contraintes réglementaires encadrant la recherche sur les cellules-souches embryonnaires.
Un «curseur» placé de plus en plus loin
Mais la question de la PMA a concentré une grande partie des débats, ces dernières semaines, soulignent les médias français. La Conférence des évêques de France (CEF), anticipant la présentation du texte, a publié le 18 juillet une prise de position sur l’extension de la PMA. Dans ce texte, les prélats français dénoncent «un curseur allant de plus en plus loin, comme si les désirs, exacerbés par l’individualisme et par la fascination des techniques, ne rencontraient aucune résistance.» L’ouverture à la PMA soulève, pour la CEF, des interrogations «difficiles» regroupées en quatre questions: absence du père, égalité des filiations, puissance de la volonté, gratuité – eugénisme – médecine.
Un usage désordonné de la technique
La conférence épiscopale se demande si le droit français continuera à être organisé autour d’une certaine conception de la personne humaine et de sa dignité. «Respecterons-nous chacun – petits et grands – en raison de sa dignité, source d’une authentique fraternité? Ou laissons-nous les plus forts dominer les plus faibles, en raison d’un usage désordonné de la technique?»
Face à ces techniques toujours plus sophistiquées et de plus en plus mises à la portée de tous, les évêques se demandent «comment recevoir comme un bien l’être humain qui nous précède et comment le protéger grâce à un droit qui institue des relations propices à son développement intégral, ce qui contribuera à une société apaisée et rassemblée?» (cath.ch/ag/com/rz)