Les évêques se sont engagés à revoir leur gouvernance de l'Église | © CEF
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France: les évêques demandent l'aide du pape sur la question des abus

Les évêques de France réunis à Lourdes ont décidé de demander au pape François de l’aide par l’envoi d’une personne de confiance pour «examiner avec nous la manière dont nous avons traité et traitons les personnes victimes et leurs agresseurs», a annoncé Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, le 8 novembre 2021.

L’archevêque de Reims a détaillé devant la presse les résolutions votées par les évêques de France pour lutter contre les abus sexuels dans l’Église et renouveler leur gouvernance, un peu plus d’un mois après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). Présidée par Jean-Marc Sauvé, cette commission a estimé que 216’000 personnes ont été abusées par des clercs ou des religieux depuis 1950 en France.

«Nous avons décidé ensemble de demander au pape, puisque nous sommes nommés par lui, de venir à notre aide, en envoyant quelqu’un en qui il a confiance examiner avec nous la manière dont nous avons traité et traitons les personnes victimes et leurs agresseurs», a donc expliqué Mgr Éric de Moulins-Beaufort.

Une «équipe de visiteurs»

Dans leur communiqué publié dans l’après-midi reprenant les résolutions votées en assemblée, il est écrit que les évêques demandent au pape d’envoyer «une équipe de visiteurs». Ils pourront évaluer les dispositifs de protection des mineurs et «donner, si nécessaire, les suites qui s’imposent à l’issue de leur visite».

Joint par I.MEDIA, la communication de la CEF précise qu’il s’agit bien de la même demande que celle faite par l’archevêque de Reims dans son allocution. «La» ou «les» personnes envoyées par le pape François auront pour mission de se rendre dans tous les diocèses.

Il a par ailleurs assuré que les évêques enverraient au pape, «après les avoir retravaillées un peu, les recommandations de la Ciase qui concernent l’Église universelle». Parmi les 45 recommandations présentes à la fin du rapport de la Ciase, certaines concernent notamment le droit canon de l’Église.

Lors de la présentation du rapport, le 5 octobre dernier, Jean-Marc Sauvé avait insisté sur la nécessaire réforme du droit de l’Église, arguant que le droit canonique n’avait pas contribué, «comme il aurait pu, comme il aurait dû», au traitement approprié des violences des agressions sexuelles dans l’Église.

Jean-Marc Sauvé avait confié être «prêt à déployer tout ce qu’il faut en termes de convictions pour dire qu’il faut bouger».

Le 9 décembre prochain, lui et tous les membres de la Ciase doivent être reçus par le pape François au Vatican pour une audience privée. Mgr Éric de Moulins-Beaufort devrait y prendre part.

En amont de l’Assemblée plénière des évêques à Lourdes, le pape les avait assurés de sa «proximité et de sa prière» dans un message rendu par la suite public. «Alors que vous traversez la tempête provoquée par la honte et le drame des abus commis dans l’Église sur des mineurs, je vous encourage à porter votre fardeau avec foi et espérance, et je le porte avec vous», écrivait-il. (cath.ch/imedia/hl/bh)

Les évêques se sont engagés à revoir leur gouvernance de l'Église | © CEF
8 novembre 2021 | 14:40
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 2  min.
Abus sexuels (1289), CEF (134), France (521), pape Francois (593)
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