Jean-Marc Sauvé, président de la président de la commission d'enquête sur les abus sexuels sur mineurs commis au sein de l'Eglise (Ciase), rendra le rapport final de la commission en automne 2021  | © MEDEF/Flickr/CC BY-SA 2.0
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France: l’Eglise fait le point sur la prise en charge des abus sexuels

Lundi 19 et mardi 20 avril, la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) se réunit en assemblée générale pour préparer la réception du rapport de la commission Sauvé. Au programme, repentance, justice réparatrice et responsabilité.

Repentance, justice réparatrice et responsabilité: c’est le programme de l’assemblée générale de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref), qui se déroule en ligne les 19 et 20 avril, afin de se préparer à la réception à l’automne du rapport et des préconisations de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). Le dispositif préparé pour lutter contre les abus au sein des congrégations et instituts sera soumis au vote des 250 participants. «Il s’agit d’apporter des réponses évangéliques à l’inacceptable, a expliqué le père Marc Botzung, vice-président de la Corref, lors d’une conférence de presse tenue vendredi 16 avril. L’idée, c’est de ne pas attendre le rapport de la Ciase pour s’emparer du sujet, mais de travailler pour pouvoir mettre en place des réformes nécessaires dès sa publication.»

«La première démarche, c’est faire vérité, et c’est le rôle de la commission Sauvé», a rappelé sœur Véronique Margron, présidente de la Corref. Les propositions de la Corref devraient être appliquées dans l’ensemble des instituts de vie religieuse, une fois le rapport Sauvé intégré au dispositif.

Justice réparatrice

Le projet de justice réparatrice se déroulerait en cinq points: l’écoute des victimes et la reconnaissance des faits dans une attitude d’humilité; la repentance au sein des instituts pour les faits commis; la manifestation de sa honte par une attitude d’humilité et des gestes symboliques forts; la mise en place de mesures préventives nécessaires pour éviter que les faits d’abus se reproduisent; et enfin la mise en place d’une réparation financière à chaque personne victime avec une prise en charge de ses soins. «La réparation financière doit intervenir comme une étape de clôture de la démarche de justice restauratrice, pas au départ mais après toutes les autres mesures», a insisté le père Botzung, avant de convenir que «nous ne pourrons jamais réparer des vies qui ont été brisées». (cath.ch/lcx/yr/cp)

La commission Sauvé sur les abus sexuels
Créée par la Conférence des évêques de France en novembre 2018 suite à la révélation de multiples scandales au sein du clergé, la commission Sauvé, du nom de son président Jean-Marc Sauvé, est chargée de recenser les victimes d’agressions pédophiles depuis les années 1950. Son travail sur les abus sexuels sur mineurs dans l’Eglise a permis de recueillir le témoignage de plus de 6 500 victimes. Selon une enquête qu’elle a menée, près de deux victimes sur trois sont deux hommes, mineurs au moment des faits. 27 agresseurs ont été signalés à la justice. Ce chiffre est peu élevé car une grande partie de ces agresseurs sont décédés. CP

Jean-Marc Sauvé, président de la président de la commission d'enquête sur les abus sexuels sur mineurs commis au sein de l'Eglise (Ciase), rendra le rapport final de la commission en automne 2021 | © MEDEF/Flickr/CC BY-SA 2.0
19 avril 2021 | 10:09
par Carole Pirker
Temps de lecture : env. 2  min.
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