France: le nombre d’ordinations en forte baisse

88 nouveaux prêtres seront ordonnés en 2023 a annoncé la Conférence des évêques de France (CEF) dans un communiqué de presse le 22 juin 2023. Un chiffre en forte baisse par rapport aux années précédentes. L’année dernière 122 diacres recevaient le sacrement contre 130 en 2021. Une baisse qu’explique notamment la sécularisation de la société et la difficulté à s’engager sur le long terme.

«Cette baisse s’inscrit dans une tendance continue de baisse des vocations au sein de l’Église, que nous observons depuis une vingtaine d’années, et que de nombreux sociologues des religions ont documentée», explique la CEF sur son site. Le rapport ajoute que le déclin de la pratique et la baisse du nombre de chrétiens influe sur le nombre de prêtres. «C’est aussi sans doute le reflet d’une difficulté pour beaucoup à s’engager toute leur vie dans une vocation vue comme magnifique mais difficile. On le voit d’ailleurs avec d’autres vocations ou métiers qui exigent un engagement humain très fort», analyse la CEF.

Ce dernier week-end de juin, les séminaristes se sont présentés devant leurs évêques afin de recevoir «leur mission dans l’Église». Selon la tradition, les ordinations sacerdotales se déroulent le dimanche qui précède la fête des apôtres Pierre et Paul, «colonne de l’Église». 

Déclin important

L’Église de France connait cette année un déclin particulièrement important du nombre de nouveaux prêtres, relève Vatican News sur son site. Ceci se vérifie surtout dans les diocèses où ils ne sont que 52 contre 77 en 2022. Une chute importante alors qu’entre 2000 et 2010, plus d’une centaine de séminaristes entraient dans les ordres diocésains. À Paris, seulement cinq prêtres seront ordonnés alors qu’ils étaient douze en 2021.

Si les chiffres baissent dans les diocèses, ceux des communautés, des congrégations et des sociétés de vie apostolique restent stables. Cette année ils sont plus de dix-neuf à recevoir le sacrement. La communauté Saint-Martin en comptabilise sept, le Chemin neuf en ordonne six et la fraternité Saint-Pierre cinq.

La réponse de l’Église de France

La Conférence des évêques appelle les familles, les paroisses et les différents mouvements «à redécouvrir et à transmettre la beauté et la joie de ces vocations de prêtres, de religieux et de religieuses, au service de la vocation baptismale de chacun». Il est nécessaire que les jeunes puissent être libres dans leur discernement et qu’ils «puissent se sentir portés par toute la communauté! Qu’ils trouvent ainsi la confiance et l’audace pour donner généreusement leur «oui»» est-il souligné. (cath.ch/cef/com/vatnews/bh)

Net recul en Suisse
Depuis 1950, le nombre de prêtres diocésains domiciliés en Suisse s’est réduit de moitié, analyse le SPI. Il a diminué d’un quart rien que depuis le tournant du siècle, mais les différences entre les diocèses sont notables. Le recul fut particulièrement marqué dans les diocèses de St-Gall, Bâle, Sion et LGF, alors qu’il fut moins net dans les diocèses de Coire et de Lugano, surtout au cours des deux dernières décennies. En 1950, les diocèse suisses comptaient 2’986 prêtres. Ils sont 1294 en 2022.
Selon un pronostic du SPI, le nombre de prêtres diocésains reculera encore dans tous les diocèses, mais avec d’importantes disparités. En 2029, à peine plus de 900 prêtres devraient encore appartenir à un diocèse suisse, soit un tiers de moins qu’aujourd’hui. Les deux diocèses de Bâle et de St-Gall subiront un recul supérieur à la moyenne, comme ce fut déjà le cas au cours des décennies écoulées, à cause du vieillissement important des prêtres et des rares ordinations sacerdotales. SPI