Les religieux exigent pour une meilleure retraite

France : La retraite des prêtres, religieux et religieuses sur la sellette

Dijon, 6 mars 2008 (Apic L’Association pour une retraite convenable (APRC), qui réunit un millier d’anciens prêtres, religieux et religieuses) tiendra son assemblée générale annuelle à Dijon (Côte-d’Or), les 8 et 9 mars. A l’ordre du jour figurent les délibérations sur les nouvelles orientations, mais aussi un point d’étape sur les contentieux en cours, indique le quotidien « La Croix ».

Plusieurs membres de l’APRC ont en effet déposé des recours : soit devant les tribunaux des affaires sociales, lorsque le plaignant est en conflit avec la Caisse d’assurance vieillesse invalidité et maladie des cultes (Cavimac) ; soit devant la justice civile, lorsque l’ancien « employeur » (congrégation ou diocèse) est directement visé.

« Ces actions en justice, nous les faisons faute de concertation », assure Jean Desfonds, ancien prêtre diocésain et coprésident de l’APRC, cité par le quotidien catholique. Selon lui, il y a toutes les chances qu’elles se multiplient, sauf si tout le monde décide de s’asseoir enfin autour d’une table.

Un sujet d’âpres débats

La retraite des prêtres, religieux et religieuses reste un sujet d’âpres débats. Créée à la suite d’une loi du 2 janvier 1978, la Cavimac est l’organisme de Sécurité sociale chargé de gérer le régime des « ministres du culte et membres des congrégations et collectivités religieuses ». Au même titre que les agriculteurs, médecins ou commerçants, les ministres du culte et personnes consacrées ont leur propre caisse de Sécurité sociale, qui couvre les risques maladie, invalidité et vieillesse de ses affiliés.

Mais, souligne « La Croix », leur régime est intégré au régime général : prêtres, religieux et religieuses cotisent donc comme les salariés, selon les mêmes taux et sur la base du smic – même s’ils perçoivent souvent moins. En contrepartie, et comme les salariés, ils bénéficient du remboursement de leurs soins et d’une pension de retraite après 60 ans, ainsi que d’autres prestations le cas échéant.

Faible revenu

Neuf cultes ont choisi à ce jour d’adhérer à la Cavimac : catholique, évangélique, musulman, anglican, arménien, bouddhiste, hindou et orthodoxe, ainsi que les Témoins de Jéhovah. Manquent notamment à l’appel le judaïsme et l’Église réformée, qui ont choisi le régime général. Un conseil d’administration, composé de 34 membres représentant l’ensemble de ces cultes, définit les grandes orientations de la Cavimac.

A l’appui de leurs demandes, les plaignants mettent en avant le montant moyen de leur retraite : « 342,92 ¤ brut par mois en 2006 pour une carrière complète, soit la plus faible de France !», déplore l’APRC. En pratique, ces retraités perçoivent toutefois l’allocation de solidarité pour les personnes âgées (628,10 ¤ par mois), complétée le cas échéant par « l’allocation complémentaire aux partis » (ceux qui ont quitté l’état clérical ou religieux), versée par la Cavimac et pouvant atteindre 165 ¤ par mois. (apic/cx/abh/pr)

6 mars 2008 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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