Rome: Le cardinal Angelo Scola nommé archevêque de Milan

Fin d’un suspense de plusieurs mois

Rome, 28 juin 2011 (Apic) Le cardinal Angelo Scola, patriarche de Venise depuis 2002, a été nommé archevêque de Milan par Benoît XVI, le 28 juin 2011. Le pape a mis fin au suspense qui tenait en haleine les médias italiens depuis plusieurs mois, quant au nom du successeur du cardinal Dionigi Tettamanzi, 77 ans, à la tête du diocèse considéré comme le plus puissant du monde.

Grand intellectuel et brillant théologien, souvent décrit comme l’un des «cerveaux» de l’Eglise italienne, le cardinal Angelo Scola comptait parmi les «papabili» lors du conclave de 2005. Il est toujours considéré comme l’un des rares favoris italiens en cas de conclave. Membre de la première heure du mouvement italien «Communion et Libération», Angelo Scola a dirigé l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, lorsqu’il était recteur de l’Université pontificale du Latran.

Un choix sans équivoque

Selon le vaticaniste italien Sandro Magister, Benoît XVI a été inflexible sur son choix de nommer le cardinal Scola à la tête de l’Eglise ambrosienne. Il aurait rejeté les autres noms que son secrétaire d’Etat, le cardinal Tarcisio Bertone, lui avait suggérés. Comme le pape, le préfet de la Congrégation pour les évêques, le cardinal Marc Ouellet, penchait en faveur du cardinal Scola.

Pour Andrea Tornielli, du quotidien italien «La Stampa», plusieurs signes ont suggéré que le pape pensait au cardinal Scola dès le début, notamment du fait de son estime pour ce prélat qu’il connaît depuis une quarantaine d’années.

Le diocèse de Milan est l’un des plus importants et des plus étendus au monde. Il compte 1’107 paroisses pour 5 millions d’habitants. Quelque 3’000 prêtres – 2’000 diocésains et 1’000 religieux – y exercent leur ministère. Au cours du XXe siècle, deux archevêques de Milan ont été élus pape: Achille Ratti, devenu Pie XI, et Giovanni Battista Montini, devenu Paul VI.

ENCADRE

De Fribourg à Rome

Angelo Scola est né dans une famille modeste, à Malgrate, dans le diocèse de Milan, le 7 novembre 1941. Docteur en philosophie de l’Université catholique de Milan, il est ordonné prêtre le 18 juillet 1970. Il se rend ensuite à Fribourg, en Suisse, pour poursuivre ses études de théologie.

Durant ces années, il s’engage activement dans le mouvement «Communion et Libération» et participe à la création de la revue internationale de théologie «Communio», au même titre que le cardinal Joseph Ratzinger. Il entretient des rapports étroits avec Henri de Lubac (1896-1991) et Hans Urs von Balthasar (1905-1988), auxquels il donne échos dans deux de ses livres, dont un «Dialogue sur Vatican II», avec le cardinal de Lubac.

Proche du cardinal Ratzinger

Docteur en théologie, Angelo Scola a notamment enseigné en Suisse, à l’Université de Fribourg. En 1982, il est nommé à l’Université pontificale du Latran, comme professeur de théologie anthropologique au tout nouvel Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille. Proche du cardinal Ratzinger, il collabore en même temps avec la Congrégation pour la doctrine de la foi. En 1987, il participe en tant qu’expert à la 7e Assemblée ordinaire du Synode des évêques, sur le thème «vocation et mission des laïcs».

En 1991, il est nommé évêque de Grosseto, en Toscane. A ce poste durant quatre ans, Angelo Scola apporte une attention particulière à la pastorale des jeunes, de la famille et de la culture, tout en continuant à collaborer à l’Institut Jean-Paul II du Latran. Il intervient également à la section de Washington (Etats-Unis) de l’Institut Jean-Paul II et publie plusieurs ouvrages.

En juillet 1995, il regagne à nouveau Rome. Il est nommé par le pape recteur de l’Université pontificale du Latran et, deux mois plus tard, président de l’Institut Jean-Paul II. Là, il œuvre en faveur d’une plus grande «internationalisation» de cette université, qui accueille aussi bien des clercs que des laïcs. Il veille pour cela à la promotion d’un programme de bourses d’études pour les jeunes des pays moins favorisés. Il y crée une section dédiée à la doctrine sociale de l’Eglise. Durant cette période également, Angelo Scola rédige de nombreux livres et manuels d’anthropologie théologique, notamment une monographie en deux volumes sur la sexualité, la famille et le mariage, intitulée «Le mystère nuptial».

Près de 10 ans à Venise

Le 5 janvier 2002, Angelo Scola est nommé patriarche de Venise, à la suite du cardinal Marco Cè. Là, il entreprend de réformer et développer l’enseignement de la théologie. Soucieux de tisser des relations culturelles avec le monde musulman, le prélat lance en 2004 la revue «Oasis», traduite en arabe et destinée à favoriser le dialogue interculturel et inter-religieux entre chrétiens et musulmans.

Créé cardinal par Jean-Paul II en 2003, Angelo Scola est désigné rapporteur général du Synode des évêques sur l’Eucharistie d’octobre 2005. En 2007, il compte parmi les possibles candidats à la succession du cardinal Camillo Ruini, à la tête de la Conférence épiscopale italienne, une décision qui revient toujours au pape.

En janvier 2011, Benoît XVI l’a nommé membre du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation. Quelque mois plus tard, le 8 mai, c’est lui qui a accueilli le pape à Venise. (apic/imedia/cp/nd)

28 juin 2011 | 13:23
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
Benoît XVI (484), Milan (42)
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