Film iranien récompensé par le Jury œcuménique du Festival du film de Locarno

Locarno, 18.8.2015 (cath.ch-apic) «Ma dar Behesht» (Paradise), de Sina Ataeian Dena (Iran/Allemagne), a reçu le Prix du Jury œcuménique du 68° Festival international du film Locarno, qui s’est déroulé au bord du lac Majeur du 5 au 15 août 2015.

Présidé par la réalisatrice et critique chinoise Catherine Wong, de Hong Kong, le Jury œcuménique a récompensé un film tourné dans des conditions difficiles, sans autorisation ni subvention. Il parle de la situation d’une enseignante issue d’un milieu bourgeois qui travaille dans une école primaire d’une lointaine banlieue pauvre de Téhéran, où les fillettes sont éduquées à respecter la discipline et la morale islamique.

Deux mentions spéciales, dont l’une au Coréen Hong Sang-soo, Léopard d’or

Le Jury œcuménique a également décerné deux mentions spéciales, la première au film «Bella e perduta» de l’Italien Pietro Marcello, et l’autre au Coréen Hong Sang-soo, qui a par ailleurs remporté le Léopard d’or (Pardo d’or) pour son film «Right Now, Wrong Then».

Le prix du Jury œcuménique du Festival de Locarno, décerné par un jury indépendant depuis 1973, récompense un long métrage de la compétition officielle. Composé de chrétiens engagés dans le monde du cinéma, ce jury remet son prix aux réalisateurs qui parviennent le mieux à sensibiliser les spectateurs à des valeurs religieuses, humaines ou sociales.

Il attend des réalisateurs qu’ils présentent des visions donnant sens aux mots justice, paix et respect, et qu’ils abordent une dimension spirituelle. La présence d’un jury œcuménique à ce Festival montre l’intérêt des Eglises suisses pour le dialogue avec les cinéastes. Le prix, doté de 20’000 CHF par les Eglises évangéliques réformées et l’Eglise catholique en Suisse, est destiné à la distribution du film en Suisse.

Ecarté du Festival, le film «Noun», sur la persécution des chrétiens en Irak

A la veille du Festival, le film «Noun», qui parle de la persécution des chrétiens en Irak, de la réalisatrice suisse Aïda Schlaepfer, a fait couler beaucoup d’encre outre-Gothard. Le film, qui montre la persécution de cette minorité par les djihadistes de «Daech» (l’Etat islamique), avait été envoyé pour cette édition à la section «Léopards de demain», mais n’a pas été retenu.

Les organisateurs du Festival ont jugé que la qualité artistique du film était insuffisante et surtout trop proche du langage de la télévision. Le quotidien catholique tessinois «Giornale del Popolo» a répercuté la déception de nombreuses personnes face à l’absence de ce film, qui a cependant rencontré un grand succès populaire lors de sa projection en dehors du programme du Festival. (apic/cm/be)