Le cardinal Raymond Burke (g.)  souhaite une réaffirmation de la doctrine catholique (Photo:Saint Joseph/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
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Famille: des cardinaux, évêques et laïcs appellent le synode à réaffirmer la doctrine catholique       

Rome, 01.10.2015 (cath.ch-apic) Des prélats, des théologiens, ou encore des philosophes demandent aux participants au synode d’octobre 2015 sur la famille de rester fidèles à la doctrine. Cet appel aux Pères synodaux a été signé par une quarantaine de plumes, dont le cardinal guinéen Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin, et plusieurs Français. L’évêque de Bayonne Mgr Marc Aillet, l’abbé traditionnaliste Claude Barthe, ou le philosophe Thibaud Collin en sont notamment signataires.

«Nous vous demandons que sorte du synode une nouvelle proposition intégrale de la tradition catholique sur les problèmes de la vie, de la famille, de l’éducation», peut-on lire dans le texte publié en italien. Les signataires demandent aussi aux Pères synodaux de «dépasser l’opposition abstraite entre vérité et charité» et de «donner une juste place à l’expérience de familles qui vivent la beauté d’un amour indissoluble», au cours des débats. Ils jugent aussi «impensable» et subversif que le synode puisse imaginer une équivalence de fait entre les couples hétérosexuels et les couples homosexuels.

Parmi les signataires de l’appel figurent également le directeur du bimensuel catholique français L’Homme Nouveau, Philippe Maxence, et l’ancien directeur de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), Ettore Gotti Tedeschi. On trouve aussi, et surtout, le cardinal italien Carlo Caffarra et le cardinal américain Raymond Burke, deux hauts prélats connus pour leur opposition à toute ouverture concernant les divorcés remariés.

«Le médicament amer nécessaire»?

Tous deux ont pris la parole lors d’un congrès intitulé «Demeurer dans la vérité du Christ», organisé à Rome le 30 septembre 2015 en fin d’après-midi, a constaté l’agence I.MEDIA. Dans une réflexion sur les défis inédits de la postmodernité vis-à-vis de la famille, le cardinal Caffarra a exprimé ses craintes quant à une «occultation de la nature sacramentelle du mariage» au sein de l’Eglise. Cette dernière, a ajouté l’archevêque de Bologne, doit entrer en dialogue «non pas avec les idéologies mais avec les personnes en chair et en os». Mais face aux personnes «blessées», la miséricorde doit accompagner un chemin de conversion, a prévenu le prélat: «la miséricorde mal comprise peut empêcher d’avoir recours au médicament amer nécessaire».

Pas de «divorce catholique»

Au cours de son intervention applaudie à plusieurs reprises, le cardinal Burke a dénoncé des «confusions et erreurs» qui se seraient répandues depuis la dernière assemblée synodale d’octobre 2014. «Le synode n’a pas pour fin de changer la doctrine mais d’accompagner le pape dans la promotion de la doctrine», a rappelé le cardinal-patron de l’ordre de Malte, avant de mettre en garde contre la conception erronée d’un possible «divorce catholique» induite par le Motu proprio du 8 décembre dernier simplifiant le processus canonique de reconnaissance des nullités de mariage. Le pape François lui-même avait fait cette clarification dans l’avion qui le ramenait de Philadelphie, le 27 septembre, rappelant que «le mariage est indissoluble» et que l’Eglise ne peut le changer car «c’est la doctrine».

Mgr Cyril Vasil, secrétaire de la Congrégation pour les Eglises orientales, qui intervenait aussi lors du congrès, a proposé une réflexion sur la possibilité de se remarier après un premier divorce, dans l’Eglise orthodoxe. Si le mariage orthodoxe est considéré «valide» par l’Eglise catholique, en revanche la déclaration orthodoxe de nullité ne l’est pas, a expliqué le prélat slovaque. (apic/imedia/ak/rz)

Le cardinal Raymond Burke (g.) souhaite une réaffirmation de la doctrine catholique
1 octobre 2015 | 13:33
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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