«Faisons taire les armes!», lance le pape François à l’Angélus
À l’issue de l’Angélus, le 27 février 2022, le pape François a prié pour la fin de la guerre en Ukraine. «Faisons taire les armes!», a-t-il lancé, condamnant ceux qui se fient à «la logique diabolique et perverse des armes, […] la plus éloignée de la volonté de Dieu». Le pape a également mis en garde contre les «ragots qui blessent et alimentent les fake news.
«Je pense aux personnes âgées, à ceux qui à cette heure cherchent un refuge, aux mamans en fuite avec leurs enfants. Ils sont des frères et des sœurs», s’est désolé le pape. Il a souligné que les gens ordinaires étaient «les vraies victimes et portaient sur leurs dos les folies de la guerre». Le pontife a aussi lancé un appel à ouvrir des corridors humanitaires pour les civils touchés par le conflit.
«Plusieurs fois nous avons prié pour ne pas emprunter ce chemin», a rappelé le pontife, faisant référence à ses nombreuses actions et interventions pour la paix.
Il a rappelé son appel, lancé le 23 février dernier, à une journée de prière et de jeûne pour la paix en Ukraine le 2 mars, jour du Mercredi des Cendres. Ce sera «une journée pour être plus proche de tous ces personnes qui souffrent», a-t-il expliqué.
«Qui fait la guerre oublie l’humanité, ne part pas des gens, ne regarde pas la vie concrète des personnes mais met devant tous les intérêts de pouvoir», a encore dénoncé le pape François. Il a rappelé les autres conflits qui touchent le monde actuellement, évoquant le Yémen, la Syrie et l’Éthiopie.
«Dieu est avec les artisans de paix, pas avec ceux qui usent de la violence», a-t-il martelé. Remarquant quelques instants après la présence des drapeaux ukrainiens, le pontife a alors déclaré «Gloire à Jésus-Christ» en ukrainien.
«Les ragots blessent»
«Les ragots blessent et la médisance peut être plus tranchante qu’un couteau», a mis en garde le pape François. Il a dénoncé les mots qui «véhiculent colère et agressivité, alimentent les fake news et profitent des peurs collectives pour propager des idées déformées».
Certains mots, a insisté le pontife, peuvent «alimenter les préjugés, élever des barrières, attaquer et même détruire nos frères et sœurs». Et ce surtout, a-t-il précisé, dans l’environnement numérique où ils voyagent vite.
«Nous trouvons toujours des raisons de blâmer les autres et de nous justifier», a affirmé le pape. Les hommes étant souvent incapables de voir leurs propres défauts, a-t-il expliqué, ils se retrouvent enclins à magnifier ceux des autres.
Cependant, a affirmé le pape François, Dieu propose un changement d’optique parce qu’il distingue toujours la personne de ses erreurs. «Il nous invite à faire de même: ne pas chercher le mal chez les autres, mais le bien», a-t-il déclaré.
Une foule nombreuse était rassemblée place Saint-Pierre pour venir écouter le pontife, qui devait initialement prononcer la prière mariale à Florence mais a finalement annulé son déplacement en Toscane pour raison de douleurs aiguës au genou. On l’a vu s’appuyer au rebord de la fenêtre à plusieurs reprises pendant son enseignement. (cath.ch/imedia/cd/bh)