Face à la crise écologique, le pape plaide pour un repentir «sincère»
Les solutions à la crise environnementale ne sont pas purement environnementales ou uniquement technologiques mais résident dans un «sincère repentir» et une véritable prise de conscience du style de vie de chacun. C’est ce qu’indique le pape François dans un texte contenu dans ‘Nostra Madre Terra’, un volume à paraître le 24 octobre 2019.
Comme le rapporte Vatican News le 16 octobre, le pape souligne dans ce texte dévoilé en avant-première sur le portail officiel du Saint-Siège que «tout est lié»: le changement climatique et la désertification, l’acidification des océans et la réduction de la biodiversité.
Dans la suite de Laudato si’
L’auteur de l’encyclique Laudato si’ (2015) relève que ces aspects sont inséparables d’une injustice sociale toujours plus importante: concentration du pouvoir et des richesses dans les mains d’une minorité, «folles» dépenses militaires ou encore «culture du déchet».
«Je rêve sincèrement d’une prise de conscience et d’un sincère repentir de la part de nous tous, hommes et femmes du 21e siècle, croyants ou non croyants, de la part de nos sociétés», face aux logiques qui divisent, font mourir, isolent et condamnent.
Se repentir du mal causé à la terre
«Il serait beau si nous devenions capables de demander pardon aux pauvres, aux exclus», souhaite-t-il. C’est alors que «nous deviendrons capables de nous repentir sincèrement aussi du mal causé à la terre, à la mer, à l’air, aux animaux».
«Ce que je dis peut, peut-être, paraître idéaliste et peu concret», reconnaît le pontife romain. Les innovations technologiques, la réduction de l’utilisation des emballages ou encore le développement de l’énergie à partir de sources renouvelables sont nécessaires mais certainement pas suffisants, souligne-t-il. Un des plus grands risques de notre temps serait ainsi de croire que les réponses à la crise actuelle se limitent à des solutions purement environnementales ou technologiques, alerte le pontife argentin.
Renaissance spirituelle
Comme pour toute maladie grave, la médecine ne suffit pas, explique l’évêque de Rome: encore faut-il regarder les malades et comprendre les causes qui ont conduit à l’apparition du mal. De même, la crise actuelle doit être confrontée à ses racines. La culture dominante, déplore ainsi le pape argentin, repose sur le fait de posséder des biens, le succès, la visibilité ou encore le pouvoir. «Celui qui possède beaucoup vaut beaucoup», résume-t-il de manière lapidaire, et chacun est d’une manière ou d’une autre victime de cette mentalité.
En raison de la menace qu’elle fait peser sur la vie, la crise écologique requiert donc une «renaissance spirituelle». Elle invite donc à s’interroger sur le style de vie que l’on mène, indique ainsi le pontife, mais aussi les critères de jugement ou les valeurs sur lesquelles reposent les choix personnels. L’attitude «juste et sage», estime-t-il encore, est de redevenir capable de considérer le monde comme un «sacrement de communion».
Ce livre ‘Nostra Madre Terra’ (Notre Mère la Terre, en italien) paraîtra le 24 octobre prochain en France et en Italie aux éditions Salvator. Il est préfacé par Bartholomée Ier, patriarche œcuménique de Constantinople. (cath.ch/imedia/pad/be)