Expositions simultanées au Vatican et en Chine: «la diplomatie de l'art»
A partir de mars 2018, deux expositions se tiendront simultanément au Vatican et en Chine, ont annoncé les Musées du Vatican et le Fonds d’investissement culturel de Chine, le 21 novembre 2017. Cet événement, a expliqué Barbara Jatta, directrice des Musées, vient servir «la diplomatie de l’art» voulue par le pape François, a constaté l’agence I.MEDIA.
Selon Barbara Jatta, l’art peut être un moteur extraordinaire du dialogue entre les peuples. Ces deux expositions simultanées visent donc à «ouvrir une amitié» entre la Chine et le Vatican. Cette exposition est très importante dans la promotion de la compréhension mutuelle et de la confiance réciproque, a renchéri Zhu Jiancheng, secrétaire général du Fonds d’investissement culturel de Chine, un structure paragouvernementale.
Renforcer l’amitié
En effet, a-t-il poursuivi, «l’échange culturel précède la diplomatie». Cet événement renforcera ultérieurement l’amitié entre la Chine et le Vatican et favorisera la normalisation des relations diplomatiques, a espéré le responsable chinois. Ces expositions, a approuvé Barbara Jatta, rentrent dans le cadre de la «diplomatie de l’art», mission que le pape François a confiée à ‘ses’ Musées.
A Rome, l’exposition se tiendra dans le département ethnographique des Musées. En Chine, elle se tiendra tout d’abord dans la Cité interdite de Pékin, puis elle se déplacera dans les villes de Xi’an, Xiamen et Shanghai. Lancées en mars prochain, ces expositions devraient se prolonger tout au long de l’année 2018. Pour ces deux expositions, chaque partie prêtera à l’autre une quarantaine d’œuvres.
Un pas de plus vers un accord?
La Chine et le Saint-Siège n’entretiennent pas de relations diplomatiques bilatérales. Toutefois, en février dernier, le cardinal John Tong Hon, alors évêque de Hong Kong, avait confié qu’un accord devenait envisageable, notamment sur la difficile question de la nomination des évêques.
En octobre, Wang Zuoan, directeur de l’administration chinoise pour les affaires religieuses, avait énoncé deux conditions pour parvenir à un accord. Premièrement, le Saint-Siège devrait rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan, au nom du principe de la Chine unique. Deuxièmement, Rome ne devrait pas intervenir dans les affaires internes de la Chine, pas même au nom des affaires religieuses.
Accord hospitalier
Début novembre, un article du Père Federico Lombardi, président de la Fondation Joseph Ratzinger-Benoît XVI et ancien directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, affirmait qu’un accord entre la Chine et le Vatican rendrait acceptables quelques renoncements. Cet article était paru dans la revue jésuite Civiltà Cattolica, considérée comme proche du pape François.
Le 4 novembre, une autre institution dépendant du Saint-Siège avait signé un accord avec une entité chinoise: l’hôpital pédiatrique du Bambino Gesù. L’accord, établi avec un hôpital provincial chinois, prévoit un parcours de formation des médecins chinois. Pour l’occasion, Mariella Enoc, directrice de l’hôpital romain, avait fait le déplacement en Chine. (cath.ch/imedia/xln/rz)