Exécutions en série en Arkansas: des personnalités catholiques condamnent
Des personnalités de l’Eglise catholique aux Etats-Unis ont dénoncé les récentes exécutions en série de condamnés à mort dans l’Arkansas. La peine capitale infligée à un handicapé mental a particulièrement choqué.
«La barbarie dépasse toutes les limites», a tweeté la religieuse catholique américaine Helen Prejean, 30 minutes après l’annonce du décès de Kenneth Williams, le 27 avril 2017. Les avocats de ce dernier ont en vain adressé une demande de suspension de sentence pour le condamné à mort. Leur lettre relevait entre autres le diagnostic d’handicap mental posé sur le meurtrier par trois professionnels de la santé. Kenneth Williams avait été condamné à mort après avoir abattu un gardien en s’évadant de prison, en 1999. Il avait commencé à purger une peine d’emprisonnement à perpétuité pour le meurtre d’une collégienne un an auparavant.
Des proches d’une des personnes tuées par Kenneth Williams durant son évasion de prison, en 1999, avaient également plaidé pour l’annulation de son exécution.
Exécutés pour un problème de date d’expiration
«Les générations futures considéreront avec horreur les événements qui se sont déroulés ce soir en Arkansas», a encore écrit Sœur Prejean. La religieuse est depuis de longues années engagées dans la lutte contre la peine de mort, rappelle le site internet catholique américain Crux.
L’exécution de Kenneth Williams était la quatrième réalisée par l’Arkansas en l’espace de huit jours. Une macabre série qui a mobilisé les milieux luttant contre la peine de mort. Les autorités de l’Etat du Midwest ont précisé que les exécutions s’étaient rapidement enchaînées afin d’utiliser les derniers échantillons de sédatif létal avant leur date d’expiration.
Cet enchaînement de mises à mort a également été dénoncé par la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis (USCCB). Elle avait demandé, le 13 avril, que les peines des condamnés soient commuées en prison à perpétuité. Les évêques dénonçaient une mesure déterminée «non par les exigences de la justice mais par des politiques de châtiment arbitraires». (cath.ch/crux/rz)