Évêques, laïcs, femmes… Qui compose la seconde assemblée du Synode?
Le 2 octobre 2024 s’ouvre à Rome la seconde assemblée du Synode sur la synodalité, grand processus de réflexion sur l’avenir de l’Église et sur sa manière de fonctionner. L’agence I.MEDIA revient en chiffres sur le fonctionnement de cette grande réunion romaine qui se tiendra jusqu’au 27 octobre prochain.
Avec 368 membres (3 de plus que l’an passé) la liste s’est légèrement élargie, mais une grande partie des participants sont les mêmes que l’année précédente. Le président de l’assemblée est le pape François, assisté par le secrétaire général, le cardinal Mario Grech, et neuf présidents délégués: Sa Béatitude Ibrahim Isaac Sedrak, patriarche d’Alexandrie des coptes, le cardinal Carlos Aguiar Retes, archevêque de Mexico, Mgr Luis Gerardo Cabrera Herrera, archevêque de Guayaquil (Équateur), Mgr Timothy John Costelloe, archevêque de Perth, Mgr Daniel Ernest Flores, évêque de Brownsville (USA), Mgr Lucio Andrice Muandula de Xai-Xai (Mozambique), le père Giuseppe Bonfrate (Italie), la religieuse Maria de los Dolores Palencia Gomez (Mexique) et la laïque Momoko Nishimura (Japon).
Le rapporteur général est le cardinal-archevêque de Luxembourg Jean-Claude Hollerich. Il s’agit du cardinal choisi par le pape pour conduire les travaux du Synode et en rédiger les conclusions.
L’assemblée synodale de 2023 avait été la première à admettre comme membres (avec droit de vote) certaines catégories de personnes: les religieuses, les laïcs et les laïques. Elles représentaient près d’un membre sur cinq l’an passé, et c’est encore le cas en 2024, la représentation des différentes catégories étant quasiment inchangée.
Il est déjà arrivé dans le passé que quelques prêtres ou religieux soient nommés membres. Ils étaient par exemple 18 lors du précédent Synode des jeunes en 2018.
Les membres de l’Assemblée sont nommés ex officio (c’est-à-dire pour leur fonction, comme les chefs de dicastères de la Curie et les patriarches), ex electione (c’est-à-dire ceux qui sont élus par les conférences épiscopales ou continentales ou les synodes des Églises orientales catholiques et ensuite ratifiés par le pape) ou ex nominatione pontificia (ceux qui sont directement nommés par le pape).
Comme l’année précédente, le synode reste une assemblée majoritairement composée d’évêques, ces derniers représentant presque trois membres sur quatre. En outre, les conférences épiscopales ont un poids certain dans la nomination des membres présents puisqu’elles choisissent un membre sur deux.
En France, la conférence épiscopale nationale a envoyé Mgr Alexandre Joly, évêques de Troyes, Mgr Jean-Marc Eychenne, évêque de Grenoble-Vienne, Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre et Mgr Benoît Bertrand, évêque de Pontoise. Une plus petite conférence épiscopale, comme celle de Suisse, n’envoie qu’un seul évêque, Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle.
En plus des membres élus, 68 membres sont choisis par les assemblées continentales, une nouveauté propre au Synode sur la synodalité qui joue un rôle d’intermédiaire entre les diocèses et Rome. C’est dans cette catégorie qu’on retrouve la quasi-totalité des laïcs et la grande majorité des femmes.
Certains membres (57) sont directement choisis par le pape. C’est le cas notamment des deux évêques chinois, invités en l’absence de conférence épiscopale reconnue par Rome en Chine. Il s’agira de Mgr Joseph Yang Yongqiang, évêque de Hangzhou, et Mgr Vincent Zhan Silu, évêque de Funing-Mindong-Xiapu. Le pape a aussi choisi de nommer membre Mgr Rolando José Alvarez Lagos, évêque de Matagalpa (Nicaragua) qui vit en exil. D’août 2022 à janvier 2024, il avait été maintenu en résidence surveillée puis condamné à une peine de prison de 23 ans pour ses prises de position contre le gouvernement du dictateur Daniel Ortega avant que ce dernier ne l’expulse vers les États-Unis en le privant de sa nationalité.
Outre les membres, un certain nombre d’invités spéciaux et 16 délégués fraternels représentant d’autres Églises et communautés ecclésiales participent également à l’assemblée synodale, sans droit de vote actif et passif (c’est-à-dire qu’ils ne peuvent ni voter ni être élus pour faire partie de l’une des commissions de l’assemblée). Pour servir la dynamique de l’assemblée synodale, des experts (experts facilitateurs, experts théologiens et experts en communication) participent également, ainsi que d’autres collaborateurs, notamment dans le domaine liturgique et spirituel.
Ces invités, experts et assistants (155 personnes) sont considérés comme «participants» à l’assemblée, mais pas comme «membres». (cath.ch/imedia/ic/cd/rz)