Les évêques italiens proposent pour la première fois des candidats à la présidence de la CEI
Les évêques italiens se réunissent du 22 au 26 mai 2017 au Vatican pour leur 70e assemblée générale. Au cours de cette rencontre, ils devront choisir, le 23 mai, trois noms à soumettre au pontife pour qu’il nomme le prochain président de la Conférence épiscopale italienne (CEI).
Pour la première fois depuis la création de la CEI en 1952, le pape n’en choisira pas seul le président: les évêques italiens lui soumettront trois noms parmi lesquels le pontife devrait nommer le nouveau dirigeant. Ces trois noms ne sont cependant que des propositions, et le successeur de Pierre aura la possibilité de nommer un évêque non choisi parmi ceux suggérés par ses pairs.
Cette nouveauté a été introduite en 2014, à la demande du pape François. Celui-ci voulait que les évêques italiens, comme partout ailleurs dans le monde, choisissent eux-mêmes le président de leur conférence. Les prélats n’ont donc pas totalement suivi la demande du pape argentin, optant pour ce mode de désignation intermédiaire.
Une élection sans candidats
En 1984 déjà, rappelle le vaticaniste Sandro Magister sur son blog Settimo Cielo, les évêques avaient pourtant voté le principe de l’élection du président de la CEI par l’ensemble des évêques. A l’époque, cette requête, votée à une large majorité, avait été rejetée par le successeur de Pierre – alors Jean Paul II.
En 2006, le pape Benoît XVI avait demandé aux évêques italiens de lui suggérer des noms pour choisir le président de la Conférence épiscopale italienne, en succession au cardinal Camillo Ruini. En mars 2007, il avait nommé Mgr Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes. Créé cardinal lors du consistoire de novembre 2007, Mgr Bagnasco avait été confirmé à la tête de la CEI par Benoît XVI en 2012. Ayant déjà effectué deux mandats, il ne pourra pas être reconduit une nouvelle fois, sauf dérogation exceptionnelle.
Le premier tour de cette élection se déroulera librement, chaque électeur votant pour l’évêque de son choix, à condition qu’il soit diocésain. Ne peuvent donc pas être proposés des évêques auxiliaires. C’est le cas de Mgr Nunzio Galantino, pourtant proche du pape François et actuel secrétaire général de la CEI. A l’issue de ce premier tour, les évêques se prononceront sur chacun des trois noms les plus mentionnés: ceux-ci doivent alors obtenir la majorité des voix plus une pour pouvoir être proposés au pape.
Un tiers des évêques nommés par le pape François
Selon son site internet, la CEI compte 410 prélats dont 253 en exercice. Parmi eux, un tiers a été nommé depuis 2013, c’est-à-dire sous le pontificat du pape François. Au sein de la CEI, les évêques sont répartis en trois grandes zones géographiques: le nord, le centre et le sud. Près de la moitié des évêques sont regroupés dans cette dernière zone, du fait de l’existence historique de petits diocèses.
Parmi les noms cités par les vaticanistes pour succéder au cardinal Bagnasco, le site spécialisé Vatican insider met en avant celui du cardinal Gualtiero Bassetti, archevêque de Pérouse. Sandro Magister s’attarde quant à lui sur le profil de Mgr Filippo Santoro, archevêque de Tarente.
Ce dernier connaît bien le pape François car il a vécu 27 ans au Brésil, où il a été évêque auxiliaire de Rio de Janeiro puis évêque de Petrópolis. En 2007, il a participé aux côtés du cardinal Bergoglio à la rédaction de la déclaration d’Aparecida, sur l’évangélisation de l’Amérique latine. (cath.ch/imedia/xln/rz)