Évêques du Soudan: les généraux du pays doivent penser à leur peuple!
«Le tissu de la société soudanaise a été déchiré et les gens sont traumatisés et choqués par le niveau de violence et de haine.» Les membres de la Conférence des évêques catholiques du Soudan et du Sud-Soudan (SSSCBC) se sont réunis à Juba fin juin. Au centre de leurs préoccupations, la guerre civile qui ravage le Soudan depuis plus d’une année. Ils appellent les généraux impliqués à faire cesser les armes.
La guerre civile en cours a éclaté au Soudan suite à l’affrontement entre les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par Abdel Fattah al-Burhan, issu d’un parti islamiste, et le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (RSF), mené par Mohamed Hamdan Dogolo, dit «Hemedti». Déclenchée le 15 avril 2023, elle a conduit en seule année le peuple soudanais à une véritable catastrophe humanitaire, fait des dizaines de milliers de morts et conduit 10 millions de personnes à quitter leurs maisons.
Des généraux qui ne veulent pas entendre parler de paix
Les évêques soudanais et sud-soudanais ont lancé à la fin juin un appel conjoint aux belligérants pour faire cesser les armes, a rapporté l’agence Fides. Cette guerre donne lieu, de part et d’autre, à d’horribles crimes de guerre et violations des droits de l’homme, ont-ils souligné. «Il n’y a aucun signe d’un dialogue de paix qui pourrait apporter de l’espoir aux Soudanais. Nos dirigeants ne semblent pas être prêts pour la paix. Les combats et les conflits ont le dessus», ont déclaré les évêques, citant Mgr Tombe Trille Kuku, évêque du diocèse d’El Obeid.
Si l’assistance humanitaire est plus nécessaire que jamais, «un travail de plaidoyer en faveur de la paix, une préparation à «l’après-guerre» en termes de réconciliation, de réhabilitation, de reconstruction et de guérison des traumatismes, et surtout, la prière», le sont tout autant ont déclaré les membres de la SSSCBC.
«Le temps est venu de penser au peuple et à la nation»
Les évêques ont appelé toutes les parties à déposer les armes et à s’engager dans de véritables négociations de paix. «Le temps est venu de penser au peuple et à la nation. Plus les combats se multiplient, plus les populations se dispersent et plus la haine entre les différentes ethnies soudanaises s’accroît. (…) Reprenez le dialogue en tant qu’enfants d’une seule mère et d’un seul père», ont-ils lancé. Les évêques ont aussi exigé que les responsables de meurtres, viols et pillages de civils rendent compte de leurs actes. (cath.ch/fides/lb)