La gestation pour autrui (GPA) est actuellement interdite en France (Photo d'illustration:Susan/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
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Les évêques de France craignent une légalisation de la GPA

Les évêques de France craignent qu’une récente décision de la justice française assouplissant l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA) ne mène à une légalisation de la pratique dans le pays.

La Cour de cassation française a jugé, le 5 juillet 2017, qu’un enfant né d’une mère porteuse à l’étranger pouvait être adopté par le mari de son père biologique, et donc se voir reconnaître légalement deux parents en France.

«Le grand absent de cette décision de la Cour de cassation est tout de même l’intérêt de l’enfant», a signifié au quotidien La Croix Mgr Olivier Ribadeau Dumas, porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF). Il se demande ainsi où est l’intérêt de l’enfant, lorsque ce dernier est issu d’une grossesse faite pour l’abandonner. Le prélat rappelle que l’interdiction actuelle de la GPA est protectrice des droits de la femme et de ceux de l’enfant.

Des intérêts plutôt financiers

Il remarque que la décision de la Cour de cassation paraît incohérente avec l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), qui vient de se prononcer fortement contre la GPA, soulignant qu’elle n’était pas éthique. Le porte-parole de la CEF estime qu’il faut réfléchir à ce qui est nécessaire et bon pour l’enfant. «Il me semble qu’on ne peut pas considérer comme nuls les liens qu’un enfant a construits pendant neuf mois dans le sein de celle qui l’a porté. La grossesse n’est pas rien».

Pour le prélat, en réalité, les intérêts qui priment semblent plutôt être des intérêts financiers. Il dénonce ainsi un marché de la GPA «extrêmement lucratif», qui constitue un trafic d’êtres humains, comme ceux que le pape François ne cesse de dénoncer. Selon Mgr Ribadeau Dumas, la décision que viennent de prendre les juges de cassation risque de favoriser la pratique de la GPA, et fragiliser son interdiction. (cath.ch/cx/rz)

 

La gestation pour autrui (GPA) est actuellement interdite en France (Photo d'illustration:Susan/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
7 juillet 2017 | 09:14
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 1  min.
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