Le pape François s'est élevé contre l'esclavage des drogues (Photo: Cristian C/Flickr/CC BY-SA 2.0)
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Les évêques du Canada inquiets face à la toxicomanie

Les évêques catholiques du Canada ont exprimé leur vive inquiétude face aux problèmes de toxicomanie que connaît le pays. Ils déplorent la forte hausse du nombre des décès par surdose de drogues et dénoncent un ‘nouvel esclavage’.

Il est devenu de plus en plus clair ces dernières années que le Canada fait face à un grave problème de toxicomanie, relève la Déclaration sur la crise des opioïdes et de la toxicomanie au Canada publiée par la Conférence épiscopale (CECC)  le 12 avril 2017. Même si ce problème existe sous diverses formes depuis un certain temps, les récents décès par suite d’une surdose de puissants nouveaux opioïdes comme le Fentanyl et le Carfentanil créent une situation alarmante. Par exemple, en Colombie-Britannique, 914 décès ont été attribués à des surdoses de drogues illicites en 2016, soit presque le double de l’année précédente. La majorité de ces décès sont liés à la consommation de Fentanyl, s’inquiètent les évêques. Les décès par surdose d’opioïdes sont également en hausse d’un bout à l’autre du pays et posent un grave problème aux autorités sanitaires.

Les évêques catholiques du Canada se disent profondément troublés par l’effet dévastateur de ces drogues qui peuvent détruire la vie humaine en un instant. Même si elles ne tuent pas directement, la dépendance qu’elles engendrent provoque ce que le pape François a appelé récemment ‘une nouvelle forme d’esclavage’. Les personnes atteintes de dépendance ont souvent une perception déformée de la réalité et de ce qui est vraiment désirable. Et la toxicomanie n’est pas une expression authentique de leur volonté, reconnaît le message des évêques.

Agir face à un fléau social

Face a ce fléau social, les évêques canadiens listent une série de pistes d’action. Ils exhortent les élus à accorder à la crise des surdoses l’attention qu’elle mérite. Ils soulignent le besoin de plus de traitements et de soins en résidence pour les toxicomanes. Ils demandent au gouvernement de resserrer la réglementation sur la confection des opioïdes. Le personnel médical devrait recevoir une meilleure formation en gestion de la douleur. Les paroisses peuvent promouvoir des services de soutien et des programmes de récupération. Il s’agit aussi d’appuyer la police dans la présentation d’exposés dans les écoles et les collectivités. Enfin, les évêques recommandent de soutenir financièrement les organismes qui luttent en première ligne contre la drogue.

Exprimer protection, affection et amour

Les évêques canadiens concluent en citant le pape François : «Il est nécessaire d’affronter les problèmes qui sont à la base de l’utilisation [de ces drogues], en promouvant une plus grande justice, en éduquant les jeunes aux valeurs qui construisent la vie commune, en accompagnant celui qui est en difficulté, et en donnant espérance dans l’avenir. Nous avons tous besoin de regarder l’autre avec le regard d’amour du Christ, d’apprendre à embrasser celui qui est dans le besoin, afin de lui exprimer proximité, affection, amour.» (Pape François. 24 juillet 2013. Visite à l’hôpital Saint-François d’Assise à Rio de Janeiro) (cath.ch/com/mp)

 

Le pape François s'est élevé contre l'esclavage des drogues
13 avril 2017 | 15:13
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
Canada (205), CECC (15), Drogue (26), toxicomanie (1)
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