Etats-Unis: une vieille loi anti-catholique refait surface
Un amendement anti-catholique datant de 1870 est invoqué depuis un certain temps dans l’Etat américain de Géorgie. Le texte est utilisé pour attaquer un programme permettant aux enfants d’intégrer des écoles religieuses.
De nombreux militants pour la liberté religieuse s’élèvent contre l’instrumentalisation de cet amendement, rapporte le 3 janvier 2017 l’agence d’information américaine Catholic News Agency (CNA). «Le programme de l’Etat de Géorgie a pour but d’aider les enfants des familles à bas revenus. Ce serait une terrible erreur d’utiliser une loi sectaire du 19e siècle pour nuire aux élèves d’aujourd’hui», a déclaré Lori Windham, du Fonds Becket pour la liberté religieuse.
En 2008, la Géorgie a mis en place le programme scolaire GOAL, fondé par les dons des contribuables, devant permettre aux étudiants d’intégrer des écoles privées et religieuses. La démarche aide notamment les familles à bas revenus à inscrire leurs enfants dans ces établissements où l’écolage est souvent cher.
Une arme pour les partisans de la laïcité
Des opposants ont cependant lancé une action juridique contre le programme, sous prétexte qu’il viole la Constitution de l’Etat. L’affaire est actuellement examinée par la Cour suprême des Etats-Unis. La clause constitutionnelle en question est une version géorgienne du «Blaine Amendment», déposé par le parlementaire fédéral James Blaine en 1870. L’amendement était destiné à empêcher les écoles catholiques de recevoir des subsides de l’Etat, face à un système d’écoles publiques largement protestant. L’action s’inscrivait dans le fort climat anti-catholique qui régnait à l’époque, rappelle CNA. Les tentatives de faire passer le texte au niveau fédéral échouèrent, mais 41 Etats – dont la Géorgie – rédigèrent leurs propres versions du «Blaine Amendment».
La Constitution géorgienne stipule donc qu’aucun fonds ne doit être pris du trésor public pour aider une quelconque institution religieuse.
Aujourd’hui, la clause est invoquée par des partisans de la laïcité dans beaucoup d’Etats. Ces militants arguent qu’un tel financement va à l’encontre du devoir de neutralité de l’Etat envers les religions.
En 2000, la Cour suprême a admis que le «Blaine Amendment» était réellement destiné à discriminer les catholiques et qu’un tel texte issu d’un «fanatisme»avéré n’était plus admissible. (cath.ch/cna/rz)