Etats-Unis: Un évêque de l’Eglise orthodoxe russe d’Amérique bientôt canonisé
D’origine arabe, «saint Raphaël» sera canonisé fin mai
New York, le 24 avril 2000 (APIC) L’Eglise orthodoxe d’Amérique canonisera un évêque d’origine arabe, formé au sein de l’Eglise russe. L’évêque Raphaël Hawaweeny, qui a servi aux Etats-Unis il y a un siècle, avait mis en place 40 nouvelles paroisses sur la cote est des Etats-Unis.
Après avoir été connu de façon non officielle pendant de nombreuses années comme «saint Raphaël», l’évêque Raphaël Hawaweeny rejoindra officiellement le mois prochain les quelques chrétiens – moins de dix – qui ont été canonisés par l’Eglise orthodoxe d’Amérique, auparavant l’Eglise orthodoxe russe d’Amérique. Raphaël Hawaweeny a été le premier chrétien orthodoxe à être consacré évêque en Amérique du Nord
Le mois dernier, des membres du synode des évêques de l’Eglise ont accepté à l’unanimité de procéder au rite de la canonisation.La cérémonie aura lieu lors d’un rassemblement les 28 et 29 mai au monastère de saint Tikhon, à South Canaan, dans l’Etat de Pennsylvanie.
L’Eglise orthodoxe d’Amérique compte plus de 2’000 paroisses et plus de deux millions de membres.
Raphaël Hawaweeny est né à Beyrouth en 1860 dans une famille d’origine syrienne. Ayant beaucoup voyagé, parlant plusieurs langues, il fut nommé missionnaire en Amérique en 1895. Neuf ans plus tard, il sera consacré évêque. Parmi ses nombreuses réalisations figurent la traduction des Ecritures, la publication d’un livre de prières en arabe et la création de quelque 40 paroisses avec l’aide de l’Eglise mère en Russie. Il est mort en février 1915.
Alors que la révolution bolchevique déferlait sur la Russie en 1917, la toute jeune Eglise orthodoxe russe d’Amérique s’est trouvée privée de tout soutien financier et des conseils de l’Eglise mère en Russie. Pourtant, fait remarquer l’historien Mark Stokoe, l’Eglise a survécu, malgré la fin de cette aide financière, grâce à tout ce que les chrétiens orthodoxes ont appris de l’évêque Raphaël avant sa mort.
Un leader pendant une période difficile
Selon Mark Stokoe, auteur de l’ouvrage «Orthodox Christians in America, 1794-1994», «L’évêque Raphaël fut un grand homme et un grand leader en une période difficile. Sa canonisation nous rappelle le temps où tous les orthodoxes étaient unis. Il est un symbole du rapprochement de différents groupes ethniques orthodoxes. C’était un Arabe qui était, en effet, un évêque russe»
La vie et l’oeuvre de l’évêque ont été examinées durant trois ans par la commission mixte de canonisation, composée des représentants de l’Eglise orthodoxe d’Amérique et de l’archidiocèse chrétien orthodoxe d’Antioche d’Amérique du Nord, dont le siège est à Englewood, dans l’Etat du New Jersey.
Le mois dernier, la commission a publié un rapport déclarant que «la vénération de l’évêque Raphaël n’a jamais été encouragée par la hiérarchie ou le clergé, mais qu’elle s’est développée spontanément parmi les fidèles qui l’ont intégrée dans la vie de l’Eglise».
Mark Stokoe souligne que ceci est un élément essentiel pour comprendre la canonisation dans l’Eglise orthodoxe d’Amérique – la hiérarchie de l’Eglise ne choisit pas les saints. Mais ce sont les membres de l’Eglise locale qui demandent l’intervention d’une sainte personne qui est morte.
Origines de l’Eglise orthodoxe d’Amérique
La date du 27 février sera le jour de la commémoration de Raphaël, et l’Eglise a demandé que des services liturgiques spéciaux soient célébrés en son honneur.
L’Eglise orthodoxe d’Amérique fait remonter ses origines sur l’île Kodiak, en Alaska, où huit missionnaires partis de Russie ont débarqué en 1794. Au début du 19e siècle, des prêtres orthodoxes ont traduit l’Evangile en dialecte esquimau, et l’Eglise s’est étendue au sud vers la Californie, et à l’est. (Les Etats-Unis ont acheté l’Alaska à la Russie en 1867.) D’autres dénominations chrétiennes sont arrivées en Amérique par la cote est et se sont déplacées ensuite vers l’ouest. (apic/eni/pr)