Etats-Unis: Un chercheur en «neurothéologie» explore les tréfonds de l’âme et de l’esprit
Questions spirituelles et recherche sur le cerveau
Oxford, 16 juin 2006 (Apic) Un chercheur en «neurothéologie» explore les tréfonds de l’âme et de l’esprit. Le directeur du premier centre de recherche universitaire des Etats-Unis spécialisé dans la corrélation entre la spiritualité et le cerveau humain espère que ses travaux vont permettre de mieux comprendre la religion.
«J’espère que nous pouvons contribuer à générer des opinions plus positives envers les groupes religieux et les uns envers les autres», a déclaré Andrew Newberg, directeur du tout nouveau Centre pour la spiritualité et l’esprit de l’Université de Pennsylvanie.
Le Centre s’intéresse à la «neurothéologie», une discipline qui applique la recherche sur le cerveau à des questions spirituelles comme celle consistant à savoir si «la transcendance par la prière a une origine neurologique?», ou encore si «le comportement moral fait-il partie de l’évolution du cerveau humain?» ou «Dieu a-t-Il créé le cerveau humain ou a-t-Il été créé par le cerveau humain ?»
Selon le Newberg, médecin et professeur assistant à l’hôpital de l’Université de Pennsylvanie, l’objectif ultime du Centre est de mieux comprendre la religion et la spiritualité et d’examiner l’impact de la croyance sur le cerveau humain.
Dans un entretien accordé à l’Agence oecuménique ENI, le professeur Newberg a déclaré qu’il était très jeune quand il a commencé à s’interroger sur Dieu. Ses précédentes recherches s’étaient intéressées au fonctionnement du cerveau lors d’expériences mystiques ou religieuses. Son ouvrage, «Pourquoi Dieu ne disparaîtra pas: quand la science explique la religion», fait un résumé de ses longues années de recherche, qui ont utilisé les techniques de pointe de l’imagerie pour examiner les cerveaux de bouddhistes en méditation et de nonnes franciscaines en prière.
Il a découvert que le fait de prier intensément déclenchait une réaction particulière dans le cerveau, ce qui permettait d’atteindre l’expérience religieuse transcendantale.
Croyances enracinées dans la biologie du cerveau
Le dernier livre de Newberg, «Why we believe what we believe» (Pourquoi nous croyons ce que nous croyons), prétend que le cerveau humain a la capacité de créer et d’entretenir un système de croyances qui dépasse largement les besoins de survie.
«Ces systèmes de croyances non seulement façonnent notre morale et notre éthique, mais peuvent aussi être exploités pour soigner notre corps et notre esprit, améliorer notre relation intérieure et approfondir nos relations spirituelles avec d’autres personnes», a expliqué le médecin. «Ils peuvent toutefois être aussi employés à des fins de manipulation et de domination, car nous venons au monde avec une propension biologique à imposer nos croyances à autrui.»
Le professeur a toutefois insisté sur le fait que, bien que les croyances soient enracinées dans la biologie du cerveau, elles sont façonnées à la fois par les parents, l’entourage et la société.
Par ailleurs, a-t-il ajouté, une meilleure compréhension des croyances pourrait mener à plus de tolérance envers les gens qui ont des points de vue différents et montrer le chemin vers une société plus positive. «J’espère pouvoir promouvoir une meilleure compréhension des questions sociales les plus délicates et aider les gens, qu’ils soient chrétiens, juifs, musulmans, hindous ou bouddhistes, à développer un point de vue de tolérance les uns envers les autres». (apic/eni/pr)