Mgr Michael Bransfield, évêque émérite de Wheeling-Charleston | DR
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Etats-Unis: sanctionné pour abus, Mgr Bransfield rembourse son diocèse

Sanctionné en 2019 par le Vatican pour harcèlement sexuel adultes et mauvaise gestion financière, Mgr Michael Bransfield, évêque émérite de Wheeling-Charleston, sur la côte est des Etats-Unis, a dû rembourser au diocèse la somme de 441’000 dollars.

Sur son site internet, Mgr Mark Brennan, actuel évêque de Wheeling-Charleston, en Virginie-Occidentale, indique le 20 août 2020 que l’ancien évêque avait présenté des excuses publiques aux fidèles du diocèse et l’avait remboursé de 441’000 dollars.

Mgr Mark Brennan a succédé à l’évêque «démissionné» Mgr Michael Bransfield | © diocèse de Wheeling-Charleston

Obligé de présenter des excuses publiques

La Congrégation vaticane pour les évêques avait obligé Mgr Michael Bransfield à réparer personnellement ses torts «pour le scandale qu’il a causé», après des affaires de harcèlement sexuel et de détournement des fonds diocésains. Il a également dû présenter ses excuses privées à des personnes ayant subi des abus de sa part.

Cette somme s’ajoute à l’argent reçu pour la vente de son ancienne résidence et servira pour aider les victimes d’abus. L’évêque déchu a également dû racheter, «au prix du marché», le véhicule du diocèse qu’il utilise depuis sa démission.

L’évêque vivait sur un grand pied

Evêque de Wheeling-Charleston depuis 2005, le prélat fautif, qui avait démissionné le 13 septembre 2018, vivait sur un grand pied dans un des diocèses les plus pauvres des Etats-Unis. Il a désormais l’interdiction de participer à toute liturgie publique et de résider dans son ancien diocèse. Rome avait exigé qu’il répare personnellement le scandale dont il est responsable dans son ancien diocèse et «s’amende publiquement» pour le mal qu’il a causé.

Autre sanction: l’évêque âgé de 77 ans ne reçoit une retraite mensuelle que de 2’250 dollars, alors que la rente ordinaire des évêques retraités est de 6’200 dollars américains. L’évêque émérite sera toutefois couvert par l’assurance santé des prêtres de Wheeling-Charleston, mais il n’aura droit à aucune autre forme d’avantage, comme par exemple un secrétaire ou des voyages, selon Mgr Mark Brennan.

Pas vraiment convaincu de ses fautes

Dans sa lettre d’excuses publiques publiée sur le site du diocèse de Wheeling-Charleston, Mgr Michael Bransfield ne semble pas convaincu de ses fautes. Il explique avoir remboursé, à la demande du diocèse, l’argent qu’il avait touché pour «certaines dépenses qui ont été remises en question comme étant excessives…». Il a rendu les sommes réclamées, même s’il pensait alors que l’argent perçu était «approprié».

Concernant les allégations d’abus concernant «certains prêtres et séminaristes» qui se sont sentis harcelés sexuellement, «bien que cela n’ait jamais été mon intention (…) j’en suis profondément désolé». Dans sa lettre datée du 15 août 2020, il dit son espoir que cette communication aidera à parvenir à une forme de réconciliation avec les fidèles du diocèse.

Une enquête menée par le Vatican, et révélée par le Washington Post en juin 2019, a mis au jour ses dépenses abusives effectuées avec l’argent du diocèse. Selon le quotidien américain, il aurait mené grand train durant vingt ans, et dépensé des millions d’euros en voyages, résidences et cadeaux. (cath.ch/diocese-wheeling-charleston/be)  

Mgr Michael Bransfield, évêque émérite de Wheeling-Charleston | DR
24 août 2020 | 12:06
par Jacques Berset
Temps de lecture : env. 2  min.
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