L’Eglise épiscopalienne américaine divisée
Etats-Unis: Plus de la moitié des évêques regrettent la consécration épiscopale d’un gay
Londres, 9 avril 2006 (Apic) Plus de la moitié des évêques épiscopaliens américains regrettent la consécration épiscopale d’un évêque homosexuel. Les anglicans sont déchirés depuis l’élection en 2003 de Gene Robinson, qui vit avec un partenaire du même sexe, comme évêque de l’Eglise (anglicane) épiscopalienne des Etats-Unis, et depuis l’introduction, par un diocèse au Canada, d’un rite de bénédiction des unions entre personnes du même sexe.
De nombreuses Eglises anglicanes, notamment en Afrique, ont condamné l’élection de Gene Robinson et plusieurs d’entre elles ont coupé leurs liens avec l’Eglise américaine. L’Eglise épiscopalienne américaine est issue de l’Eglise anglicane dont elle partage les traditions religieuses telles que contenues dans le «Book of Common Prayer» instauré en 1562.
Crise profonde dans la Communauté anglicane à travers le monde
Selon le journal de l’Eglise anglicane, «The Church of England Newspaper», plus de la moitié des évêques épiscopaliens ont déclaré ne pas soutenir la consécration de Gene Robinson, qui a suscité une crise profonde dans la Communauté anglicane à travers le monde. Dans une enquête menée auprès des évêques de l’Eglise épiscopalienne américaine, on découvre que les sentiments sont mitigés à l’égard de la bénédiction de couples du même sexe.
Les résultats de cette enquête confirment les larges spéculations selon lesquelles la Maison des Evêques Américains (The American House of Bishops) va se «repentir» d’avoir élu un évêque homosexuel actif, lors de la prochaine assemblée de la Convention Générale en juin prochain.
Même si l’Eglise épiscopalienne ne va certainement pas admettre qu’elle avait tort en principe, notent les observateurs, la Convention Générale pourrait demander de faire preuve de «précaution extrême» face à la toute nouvelle consécration d’homosexuels «pratiquants».
L’enquête a été menée par l’association des laïcs anglicans LEAC (Lay Episcopalians for the Anglican Communion) qui a questionné les 298 évêques de l’Eglise épiscopalienne en activité et à la retraite. 80 d’entre eux ont répondu au questionnaire. Il est à noter que selon le droit canon, seuls les 110 évêques diocésains avaient pu voter lors de l’élection à l’épiscopat de Gene Robinson.
Une enquête «tendancieuse» ?
La LEAC – de tendance traditionaliste – a demandé à tous les évêques comment ils voteraient dans l’éventualité d’un scrutin secret sur la bénédiction de couples du même sexe ou s’ils soutiendraient aujourd’hui la consécration de Gene Robinson. L’enquête demandait également où irait leur loyauté si l’Eglise épiscopalienne devait quitter la Communion anglicane.
Près de 58% des évêques qui ont répondu ont déclaré qu’ils ne soutiendraient pas la bénédiction des unions homosexuelles, tandis que 56% ont affirmé être opposés à la consécration de l’évêque Gene Robinson. 46% contre 45% ont dit qu’ils resteraient fidèles à l’Eglise épiscopalienne, même si elle était exclue de la Communion anglicane.
L’évêque Frank T. Griswold, qui préside l’Eglise épiscopalienne, a affirmé que ce sondage était «suspect» et pas neutre. Il a également déploré l’approbation certainement «bien intentionnée» donnée à cette enquête par l’ancien archevêque de Canterbury, Lord Carey, estimant que ce questionnaire allait à coup sûr être utilisé pour semer la division au sein de l’Eglise «précisément au moment où la majorité cherche un terrain d’entente commun à travers un large spectre de perspectives théologiques». (apic/cofe/be)