Un groupe religieux qui interroge

Etats-Unis: Les amish, une communauté en pleine expansion aux Etats-Unis

Oxford, 4 septembre 2008 (Apic) Communauté en expansion aux Etats-Unis, les amish «fascinent le monde» par leur «pardon». Environ deux ans après les assassinats de cinq jeunes filles amish, tuées au cours d’une fusillade dans une école de Pennsylvanie, aux Etats-Unis, les experts de l’anabaptisme de l’Université d’Elizabethtown, située à proximité du drame, sont submergés de questions provenant du monde entier au sujet de ce groupe religieux.

Le 2 octobre 2006, un homme armé, Charles Carl Roberts IV, a fait irruption dans l’école de Nickel Mines, une école à classe unique pour enfants amish située dans le comté de Lancaster, en Pennsylvanie, et a tué cinq petites filles avant de retourner l’arme contre lui-meme. Les amish ont répondu en insistant sur le pardon et ont proposé leur soutien à la veuve de l’homme, ce qui a valu à cette communauté une attention particulière dans le monde entier, qui se poursuit encore aujourd’hui, assure l’Agence ENI.

Selon cette dernière, la communauté amish connaît une expansion depuis 16 ans. Les amish sont une communauté anabaptiste qui se distinguent par le fait que leurs membres se déplacent dans des carrioles tractées par des chevaux, refusent l’électricité et vivent en milieu rural. Au niveau international, l’intérêt pour les amish est grand, selon des chercheurs du Centre Young pour les études anabaptistes et piétistes de l’Université d’Elizabethtown.

Selon une étude du Centre Young, la population amish d’Amérique du Nord a quasiment doublé depuis 1992 et avoisine aujourd’hui les 227’000 individus, qu’on trouve dans 28 Etats des Etats-Unis et dans la province canadienne de l’Ontario.

«Anabaptiste», qui signifie «re-baptiseur», était à l’origine un terme péjoratif désignant les dissidents et réformateurs protestants de l’Europe du XVIe siècle qui mettaient l’accent sur la nécessité de baptiser les croyants chrétiens, même ceux qui avaient été baptisés dans leur enfance.

Submergé de questions

Les anabaptistes sont partis d’Europe aux XVIIIe et XIXe siècles et ont fondé des communautés dans les Etats de Pennsylvanie, d’Ohio et d’Indiana, aux Etats-Unis. On trouve aujourd’hui leurs descendants dans des groupes tels que les amish, les huttérites et les mennonites.

«Juste après la fusillade, nous avons été submergés de questions», a déclaré à l’Agence oecuménique ENI le chercheur Steve Scott, du Centre Young. «Et sur la question du pardon, nous avons pu constater un intérêt encore plus grand que pour la fusillade», a-t-il affirmé, soulignant que le Centre reçoit constamment des questions concernant la conception amish du pardon, et qu’on lui demande souvent d’organiser des conférences sur le sujet.

«La fusillade a placé les amish sous «le feu» des projecteurs comme jamais auparavant», a expliqué Steve Scott. Outre l’anglais, les amish parlent un dialecte germanique appelé pennsilfaanisch ou allemand de Pennsylvanie.

La croissance de la communauté amish est due en grande partie à la taille des familles, qui comptent en moyenne cinq enfants. Le taux de rétention est par ailleurs de 80 % parmi les jeunes adultes. Plus de la moitié de la population amish a moins de 21 ans. Seule une petite part de cette croissance est due à des conversions.

Les amish restent attirés par les zones où les fermes sont relativement bon marché, par un mode de vie rural et par des emplois non agricoles comme la construction ou la menuiserie, qui sont conformes à leurs valeurs et leur permettent de rester indépendants. (apic/eni/pr)

4 September 2008 | 00:00
by webmaster@kath.ch
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