L’archevêque de Barcelone peut respirer
Espagne: Accusé d’avoir trempé dans un trafic douteux
Barcelone, 5 décembre 1997 (APIC) Accusé par le ministère public italien d’être impliqué dans le blanchiment de devises lié au trafic d’armes et de matériaux nucléaires, le cardinal Ricard Maria Carles, archevêque de Barcelone est soulagé: Alfredo Ormanni, procureur général de Torre Annunciata (Naples), a fait savoir au juge d’instruction que les démarches entreprises il y a deux ans étaient arrêtées et lui a demandé d’archiver le dossier.
Bien que la décision de clôturer définitivement les démarches revienne au juge d’instruction, il ne fait pas de doute que ce dernier le fera, étant donné que l’accusation elle-même en fait la demande.
«Les autorités espagnoles ont dressé un mur dans cette affaire», a confié au quotidien barcelonais «La Vanguardia». A. Ormanni, faisant allusion au fait que, par deux fois, le ministère espagnol de la Justice a opposé un refus à une commission rogatoire internationale, qui aurait permis d’interroger le cardinal de Barcelone. Le procureur de Torre Annunciata avoue ne pas disposer de «preuves suffisantes» pour accuser le prélat.
Cité comme simple témoin dans la première commission rogatoire, le cardinal Carles l’était comme accusé dans la seconde en juillet 1996. Un de ses auxiliaires avaient précisé à l’époque que l’archevêque «n’a jamais refusé de comparaître en justice et il le fera volontiers si le ministère espagnol de la Justice en décide ainsi». Il y a un an, suite à des rumeurs annonçant une troisième commission rogatoire, le cardinal avait précisé avoir déjà fait «de son plein gré» une déclaration écrite. Il avait aussi relevé qu’il était le troisième cardinal à faire l’objet d’attaques «dénuées de tout fondement» – avec les cardinaux Bernardin de Chigaco, aujourd’hui décédé, et Groer, archevêque émérite de Vienne. (accusés tous deux d’abus sexuels ndlr).
Aujourd’hui, le cardinal de Barcelone se montre satisfait. Sa joie est «celle d’un otage qui vient d’être libéré». Le cardinal se dit victime d’une calomnie et affirme avoir été maltraité par une certaine presse qui, selon lui, a montré «un intérêt particulier» pour cette affaire dans le but de faire peser le soupçon sur lui. L’archevêque exclut des actions en justice, tant contre le ministère public italien que contre les médias qui ont exploité cette affaire, «à condition qu’aucun élément nouveau n’intervienne et que l’affaire soit effectivement archivée», a-t-il précisé au quotidien de Barcelone «Avui». (apic/cip/mp)