Enorme travail réalisé contre la finance frauduleuse au Vatican
L’année 2018 représente une «étape clef» dans la lutte contre les activités financières frauduleuses liées à l’Etat de la Cité du Vatican, a déclaré René Brülhart, président de l’Autorité d’information financière (AIF), le 21 mai 2019. Le Fribourgeois présentait au Vatican le rapport 2018 de l’institution.
Pour René Brülhart, l’année écoulée a été «très positive et très encourageante» pour l’encadrement du système financier du Vatican. En effet, un système de surveillance totalement fonctionnel a été mis en place, sous l’impulsion des papes Benoît XVI d’abord, François ensuite.
C’est un travail énorme, a encore déclaré l’avocat. Celui-ci s’est notamment fait par l’intégration du Vatican au sein de l’espace unique de paiement en euros (SEPA). C’est une «étape clef», une reconnaissance du travail réglementaire accompli depuis plusieurs années. Concrètement, a-t-il détaillé, cela signifie plus de transparence, plus de rapidité et moins de coûts dans les échanges financiers.
«La mission n’est jamais accomplie»
Ce travail, a par ailleurs relevé le président de l’AIF, se retrouve dans l’analyse des risques communiquée dans le rapport 2018. Le risque de blanchiment d’argent est jugé «bas-moyen» tandis que celui de financement du terrorisme est évalué comme «bas». Ce second risque n’a encore jamais été rencontré, à pour sa part affirmé Tommaso Di Ruzza, directeur de l’AIF.
Ce dernier est également revenu sur les rapports d’activités suspectes, au nombre de 56 en 2018 contre 150 en 2017. Comme l’affirme le rapport annuel, cette baisse est accompagnée d’une hausse de la qualité. Cela signifie, a expliqué Tommaso Di Ruzza, qu’auparavant des signalements par excès de prudence avaient pu être réalisés, alors que tous les indicateurs n’étaient pas réunis. Les rapports ont donc un fondement plus solide désormais.
Malgré ces résultats encourageants, «la mission n’est jamais accomplie», a conclu René Brülhart. Les risques en effet ne disparaîtront pas, mais l’essentiel est selon lui d’avoir les instruments et les réglementations adaptées pour faire face à ces défis. (cath.ch/imedia/xln/rz)