«Engagement exemplaire comme laïc» pour le renouvellement de l’Eglise
Fribourg: Le professeur Andrea Riccardi docteur honoris causa de l’Université
Fribourg, 11 novembre 2011 (Apic) Le professeur Andrea Riccardi, 61 ans, fondateur de la communauté Sant’Egidio et historien des religions renommé, a reçu le titre de docteur honoris causa de la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg le 15 novembre, lors du «dies academicus» de l’Université. En raison de la situation politique en Italie, il a été prié par le président de la République italienne de rester à Rome pour des consultations. Il sera peut-être appelé à occuper des fonctions dans le nouveau gouvernement. Il n’était donc pas présent lors de la remise du prix.
L’universitaire romain, qui enseigne à l’Université «La Sapienza» à Rome, a reçu cette distinction pour la qualité et l’innovation de ses publications scientifiques sur l’histoire contemporaine du christianisme et des religions, ainsi que sur le dialogue interreligieux et la paix à l’âge de la mondialisation. Il a également été distingué pour son «engagement exemplaire comme laïc» pour le renouvellement de l’Eglise «suivant les inspirations et les principes du Concile Vatican II et le magistère des derniers papes», ainsi que pour son engagement pour les pauvres et les exclus ainsi que pour le dialogue interreligieux et la paix dans le monde.
En 2008, il a participé comme l’un des 37 auditeurs au «Synode des évêques sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Eglise», où il demandé que l’on fasse ” mûrir au sein du peuple de Dieu une saison d’amour pour les Saintes Ecritures». En janvier de cette année, il a été nommé par le pape Benoît XVI membre du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé.
De nombreuses distinctions pour son engagement pour la paix
Le professeur Riccardi aurait dû une conférence sur le «christianisme prophétique» à 18h15 à l’auditorium B à l’invitation de la Faculté de théologie. Son exposé s’intitule «Evangile et prophétie en Europe». Il enseigne depuis 1981 l’histoire contemporaine, l’histoire de la chrétienté et l’histoire des religions en tant que professeur à l’Université Rome III.
Il a obtenu le Prix Balzan en 2006, dont le but est notamment d’encourager l’engagement humanitaire en faveur de la paix et de la fraternité entre les peuples. Il a reçu, au nom de la Communauté Sant’Egidio, le Prix Charlemagne (Karlspreis), en 2009, pour son engagement en faveur de la paix et du dialogue interreligieux. Il avait auparavant reçu le Prix Notre-Dame, aux Etats-Unis, en 2001, et Prix Niwano de la paix, au Japon, en 2004. En 1968 déjà, alors qu’il était encore lycéen, Andrea Riccardi a fondé la communauté Sant’Egidio qui s’est consacrée jusqu’à aujourd’hui au secours des pauvres et au travail pour la paix.
Promouvoir la paix à l’âge de la mondialisation
Le professeur Riccardi a publié de nombreux livres sur l’histoire contemporaine du christianisme et des religions, ainsi que sur le dialogue interreligieux et la paix à l’âge de la mondialisation, notamment en français «Ils sont morts pour leur foi: la persécution des chrétiens au XXe siècle» (Plon/Mame, 2002), et «Sant’Egidio, l’Evangile au-delà des frontières» (Bayard, 2001) ou encore «L’étonnante modernité du christianisme» (Presses de la Renaissance, 2005) et «La paix préventive» (Salvator, 2005). En 2010, il a notamment publié «Homme et femme, le rêve de Dieu», aux éditions «Parole et Silence».
A Fribourg, il aurait dû parler d’un christianisme prophétique en Europe qui tient compte des paroles que l’on trouve dans la constitution pastorale sur «l’Eglise dans le monde de ce temps» (Gaudium et spes): «Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur».
La communauté Sant’Egidio a été fondée en 1968
La communauté Sant’Egidio a été fondée en 1968 par Andrea Riccardi, alors qu’il était encore lycéen. Le jeune étudiant en histoire rassemble un petit groupe dans l’église Sant’Egidio, dans le quartier du Trastevere, à Rome, pour écouter et mettre en pratique l’Evangile. Ces jeunes catholiques enseignent aux enfants de la banlieue romaine, donnant naissance aux écoles de la paix qui vont essaimer de par le monde. Intervenant pour la paix, parfois qualifiée d’»ONU du Trastevere», la communauté a joué un rôle de médiateur dans les conflits sanglants du Mozambique, d’Algérie et du Guatemala.
En 2002, Sant’Egidio lance la première journée mondiale de la «Ville pour la Vie – Ville contre la peine de mort». Le 30 novembre est la date choisie, souvenir de la première abolition de la peine de mort, dans le Grand Duché de Toscane, précisément le 30 novembre 1786. Les villes s’engagent à des actions de sensibilisation éducatives et spectaculaires. Par exemple, Rome implique son Colisée, Bruxelles l’Atomium, Barcelone la place de la cathédrale, etc.
Le mouvement, auquel participent plus de 50’000 personnes, s’investit dans l’évangélisation et dans la charité à Rome, en Italie et dans plus de 70 pays sur plusieurs continents. La Communauté de Sant’Egidio est reconnue par l’Eglise catholique comme «Association publique de laïcs». La Communauté de Sant’Egidio est présente à Lausanne depuis 1990. Cf. www.santegidio.org (apic/com/be)