Les roms pourraient représenter près de 10% de la population roumaine | © J Stimp/Flickr/CC BY 2.0
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En Roumanie, le pape au chevet de la minorité rom

Au dernier jour de son voyage en Roumanie, le 2 juin 2019, le pape François présidera un moment de prière avec des membres de la communauté rom. Plus grande minorité ethnique d’Europe, cette population est victime de nombreuses discriminations en Roumanie.

«Manouches», «gens du voyage», «roms»… Nombreuses sont les appellations pour désigner cette population recouvrant plusieurs réalités. Selon différentes sources historiques, cette communauté définie par le terme «tzigane» par les linguistes proviendrait du nord de l’Inde. A l’intérieur de cette grande entité, la population tzigane d’Europe centrale ou «roms» constitue l’un des groupes et reste importante dans cette région.

Si les chiffres officiels l’estime à 3% en Roumanie, cette population avoisinerait plutôt les 10%, soit entre 620’000 et près de 2 millions de personnes. Cet écart dans les chiffres est notamment dû aux discriminations subies par les Roms qui préfèrent souvent passer leur origine sous silence. De plus, le gouvernement préfère minorer la réalité de cette ethnie.

Un peuple discriminé

Le statut particulier des Roms en Roumanie s’expliquerait notamment par le fait qu’ils ont été les serfs des Roumains au 19e siècle. Dans ce pays attaché à ses racines latines, cette population dérange car elle renvoie à l’orientalité du pays, ajoute quant à lui le chercheur et ethnologue Martin Olivera, spécialiste de la minorité. En outre, les confusions entre ‘Roms’ et ‘Roumains’ par les étrangers exacerberait l’animosité des seconds envers les premiers, ne voulant pas être confondus.

En allant à la rencontre de cette communauté, nul doute que le pape François dénoncera ces discriminations. Contrairement à ceux qui les rejettent, les Roms ne sont pas des citoyens de «seconde classe», a-t-il ainsi lancé le 9 mai en recevant des membres de cette communauté au Vatican. Quelques heures plus tard, le pontife réagissait aux discriminations contre une famille rom de la banlieue de Rome en affirmant sa «plus nette condamnation de toute forme de haine et de violence».

Avant François

Avant lui, Benoît XVI avait déjà marqué les esprits en invitant en 2011 plus de 2’000 Tziganes au Vatican pour une audience. A cette occasion, il avait demandé à ce que ce peuple ne soit «plus jamais objet d’oppressions, de refus et de mépris». Le pape allemand avait également souligné que l’Europe ne devait pas oublier le «drame encore peu reconnu» de l’extermination des Tziganes pendant la Seconde Guerre mondiale.

Pour sa part, Jean Paul II avait rencontré à plusieurs reprises des délégations de gens du voyage et avait béatifié en 1997 le gitan Ceferino Giménez Malla, martyr de la Guerre civile espagnole. De son côté, Paul VI avait été visiter des communautés tziganes à Pomezia, à une vingtaine de kilomètres au sud de Rome. (cath.ch/imedia/cg/rz)

Les roms pourraient représenter près de 10% de la population roumaine | © J Stimp/Flickr/CC BY 2.0
30 mai 2019 | 09:57
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
Roms (28), Roumanie (49)
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