«En plus du vaccin pour le corps, il faut le vaccin pour le cœur»
«En plus du vaccin pour le corps, il faut le vaccin pour le cœur», a écrit le pape François dans son homélie du 1er janvier 2021. Un texte qu’il n’a toutefois pas pu prononcer personnellement pour raisons de santé. Par la voix du cardinal Parolin, le pontife argentin a invité les chrétiens à accueillir la Vierge Marie, «la route que Dieu a parcourue pour parvenir à nous».
C’est une célébration historique qui a inauguré l’année 2021 au Vatican. D’abord, seule une centaine de fidèles a pu assister à cette messe célébrée en la solennité de sainte Marie Mère de Dieu – la crise sanitaire obligeant une nouvelle fois le Saint-Siège à limiter au maximum le nombre de participants. Ensuite – et surtout-, parce que le pape n’a pas pu la présider. La veille, le Bureau de presse du Saint-Siège avait en effet indiqué que le pontife argentin souffrait d’une «sciatique douloureuse». C’est donc son secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin, qui a présidé la messe célébrée également en la 54ème Journée mondiale de la Paix. Il a lu l’homélie préparée en amont par le pape François.
«Cette année, alors que nous espérons une renaissance et de nouveaux traitements, ne négligeons pas le soin. Parce que, en plus du vaccin pour le corps, il faut le vaccin pour le cœur: c’est le soin», a affirmé le pape François par l’intermédiaire du cardinal Pietro Parolin. «Ce sera une bonne année si nous prenons soin des autres, comme fait la Vierge Marie avec nous», a-t-il poursuivi, insistant sur l’importance de garder son «cœur propre» et de l’éduquer au soin. «Il ne sert à rien de connaître beaucoup de personnes et beaucoup de choses si nous n’en prenons pas soin», a-t-il insisté.
«La bénédiction régénère»
Pour cette première messe de l’année, le pape a choisi d’ordonner son homélie autour de trois axes: «bénir, naître et trouver». Pour chacun de ces verbes, le pape a voulu y associer la figure de la Vierge Marie, que l’Église met à l’honneur le 1er janvier. Ainsi, c’est Marie qui nous apporte la bénédiction de Dieu, «le Fils de Dieu, le Béni par nature». C’est pourquoi, a poursuivi le successeur de Pierre, nous avons besoin d’accueillir Marie, «comme sainte Élisabeth qui la fit entrer dans sa maison et reconnut immédiatement la bénédiction».
Pour l’évêque de Rome, Marie nous apprend à bénir. Plus encore, elle nous «enseigne que la bénédiction se reçoit pour être donnée». Dans un monde «gravement pollué» par le fait de dire et de penser du mal des autres, le pape a invité les chrétiens à bénir au lieu de médire: «La bénédiction régénère, donne la force pour recommencer»
Marie est «la route que nous devons parcourir pour parvenir à Dieu»
Après le verbe «bénir» vient le verbe «naître». C’est sur l’incarnation du Fils de Dieu que le pape a voulu insister dans cette deuxième partie de l’homélie. «Il n’est pas apparu adulte, mais enfant; il n’est pas venu au monde tout seul, mais d’une femme, après neuf mois dans le sein de sa Mère, de laquelle il s’est laissé tisser l’humanité», a-t-il observé.
Dès lors, Marie n’est pas seulement «un pont entre nous et Dieu», mais elle est devenue «la route que Dieu a parcourue pour parvenir à nous»; elle est «la route que nous, nous devons parcourir pour parvenir à lui».
Une résolution pour l’année: «Trouver du temps pour Dieu et pour le prochain»
Enfin, le pape, par la voix de son secrétaire d’État, a conclu son homélie en s’attachant à l’importance de «trouver Dieu» ; mais le trouver à la façon des bergers. Eux n’ont pas découvert des signes prodigieux et spectaculaires le soir de Noël, mais une «simple famille». Ce soir là, «ils ont vraiment trouvé Dieu, qui est grandeur dans la petitesse, force dans la tendresse».
C’est par la grâce que nous pouvons rencontrer Dieu, a ensuite prévenu le pontife. «Nous n’aurions pas trouvé Dieu si nous n’avions pas été appelés par grâce. Nous ne pouvions pas imaginer un tel Dieu, qui naît d’une femme et révolutionne l’histoire par la tendresse», a-t-il souligné.
En guise de conclusion, le Primat d’Italie a proposé aux fidèles une sorte de résolution en ce premier jour de l’année. «Et nous, qu’est-ce que nous sommes appelés à trouver au début de l’année? Il serait beau de trouver du temps pour quelqu’un», a-t-il estimé, demandant aux chrétiens de prier pour «trouver du temps pour Dieu et pour le prochain». (cath.ch/imedia/hl/rz)