En Amazonie, des réponses pastorales «audacieuses et efficaces»
L’Eglise doit proposer des réponses «appropriées ou pertinentes» aux besoins pastoraux «particuliers» de l’Amazonie, estiment le Père Michael Czerny, sous-secrétaire de la Section migrants et réfugiés, et Mgr David Martínez de Aguirre Guinea, vicaire apostolique de Puerto Maldonado (Pérou). Ils s’expriment dans un article publié par la Civiltà Cattolica ce 12 septembre 2019. Les deux hommes seront les secrétaires spéciaux du synode pour l’Amazonie qui se réunira en octobre au Vatican.
La région panamazonienne, relèvent les deux prêtres, s’étend sur une surface équivalente à celle de l’Australie. Pas moins de 33 millions de personnes y vivent, dont 3 millions d’autochtones répartis en 390 peuples ou groupes. Entre criminalité, ‘mégaprojets’, population ou encore trafic de drogue, s’inquiètent-ils, cette région vit une crise proche d’un point de «non-retour». L’Amazonie est ainsi objet d’une attention «dramatique».
Pour une «pastorale de présence»
Alors que le nombre de missionnaires en Amazonie diminue, poursuivent Mgr Martínez et le futur cardinal Czerny, les catholiques doivent «saisir l’importance» de la présence de l’Eglise dans cette zone. Le synode doit ainsi permettre de trouver une structure ecclésiale et des statuts «appropriés» pour répondre aux besoins pastoraux «particuliers» de l’Amazonie. Ce sont donc des réponses pastorales «appropriées ou pertinentes», «audacieuses et efficaces» que le dominicain et le jésuite attendent du synode.
Comme l’indique l’Instrumentum laboris (document préparatoire du synode), il faut en effet passer d’une «pastorale de visite» à une «pastorale de présence». Pour cela, est nécessaire «d’accentuer les ministères et les services dans les communautés». Des «innovations pastorales» pourraient ainsi permettre de répondre aux besoins uniques de l’Amazonie. Une allusion aux réflexions sur les «viri probati» et des ministères confiés à des femmes.
Des «sujets actifs» de l’évangélisation
Ce synode, espèrent encore les deux auteurs, doit permettre de donner la «priorité au protagonisme», c’est-à-dire considérer les habitants de l’Amazonie comme des «sujets actifs» de l’évangélisation et non seulement des objets. En effet, ils doivent sentir qu’ils font partie de l’Eglise et «contribuent au rayonnement» du Christ.
L’assemblée spéciale du Synode des évêques pour l’Amazonie se réunira à Rome du 6 au 27 octobre. Le cardinal Cláudio Hummes en sera le rapporteur spécial. Les cardinaux Enrique Porras Cardozo, Pedro Ricardo Barreto Jimeno et João Braz de Aviz en seront les présidents délégués. (cath.ch/imedia/xln/rz)