La foi grandit dans les tentations, affirme le pape François
«Sans tentations, il n’y a pas de progression dans la foi», a affirmé le pape François le 2 mars 2017 devant les prêtres du diocèse de Rome, réunis dans la cathédrale Saint-Jean-de-Latran pour marquer le début du carême. Cette méditation s’est appuyée sur la figure de saint Pierre, dont le pape est le successeur à la tête de l’Eglise.
Les tentations, a expliqué le pape François, sont l’occasion pour le chrétien de s’en remettre totalement à la prière de Jésus, c’est-à-dire de lui faire confiance et de croire en lui. Les tentations sont ainsi une occasion de renforcer la foi et de grandir en elle.
La pire tentation du démon, a souligné le pape, est de faire sentir que Jésus nous a abandonnés. Mais le Seigneur prend en charge personnellement la responsabilité de renforcer notre foi, en priant pour nous et en nous associant à sa prière.
Ministère pétrinien
L’apôtre Pierre, a rappelé le souverain pontife, a été soumis aux tentations tout au long de sa vie. Il a même été jusqu’à renier le Christ par trois fois. Si Pierre est donc un homme de ‘peu de foi’ comme le dit Jésus à plusieurs reprises, sa foi possède la particularité d’avoir été très éprouvée par les tentations. C’est pourquoi il a reçu du Seigneur la mission de confirmer et de consolider la foi de ses frères, et il a été choisi par Jésus lui-même comme premier pape.
Or les prêtres sont eux aussi chargé de confirmer leurs frères dans la foi: ils participent au ministère pétrinien, a expliqué le successeur de Pierre. Pour cela, ils doivent témoigner de la manière dont le Seigneur a prié pour eux, pour leur propre foi. Il faut unir les choses, a-t-il poursuivi, et tenir ensemble le péché, le désir d’aider les autres et l’aide que nous recevons.
Humilité
L’évêque de Rome a ainsi invité les prêtres de son diocèse à l’humilité, en rendant grâce lorsqu’ils se sentent de peu de foi. Ne pas se sentir digne du Christ, sentir le poids de son péché, a-t-il expliqué, c’est se souvenir que Jésus prie pour nous, comme Il l’a dit à Simon-Pierre, et donc grandir dans la foi. Le pontife a aussi beaucoup insisté sur le discernement, qui fait de la foi un dynamisme opérant à travers des œuvres, et pas seulement des formulations abstraites.
Le pape François est revenu à de nombreuses reprises sur la place de la croix dans la vie chrétienne, affirmant que la foi se fonde toujours sur la croix. Pour être vraiment révolutionnaire, la foi doit retourner aux racines et faire mémoire de l’alliance avec le Seigneur, notamment par l’eucharistie.
Le pontife a commencé son enseignement avec près d’une heure de retard, ayant décidé de commencer par confesser une douzaine de prêtres de son diocèse. A l’issue de la rencontre, le pape a donné le texte de son intervention aux participants, de même que le livre Non aver paura di perdonare (N’aie pas peur de pardonner). Il s’agit d’un entretien avec le Père capucin Luis Dri, confesseur du cardinal Bergoglio à Buenos Aires avant son élection au siège de Pierre. (cath.ch/imedia/xln/mp)