Emmanuel Raffner, nouveau président de la Fédération catholique romaine de Neuchâtel
Emmanuel Raffner est le nouveau président élu de la Fédération catholique romaine de Neuchâtel depuis le 29 novembre 2017. Il souhaite une coordination entre la pastorale et la Fédération, le meilleur moyen selon lui de développer l’Eglise et d’assurer son avenir.
«Quelle vision avons-nous de notre Eglise dans trois, quatre ou cinq ans? Et plus tard?» Le président fraîchement élu de la Fédération catholique romaine de Neuchâtel ne se contentera pas de gérer les affaires courantes. Il conjugue les verbes au futur et situe son propos au moins à moyen terme.
Coordonner l’action de Fédération et de la pastorale
Il voit (il veut?) un avenir commun aux différentes structures de l’Eglise de Neuchâtel. «Nous devons réfléchir ensemble au futur». Il souhaite coordonner réflexions et actions des acteurs de la pastorale et de la Fédération pour mieux envisager les cinq années à venir. Cette vision à moyen, voire long terme permettrait selon lui d’optimiser les ressources de l’Eglise pour mieux la servir. En clair: savoir ce que l’on veut en terme de pastorale et mettre un budget en face. «En concertation», souligne-t-il.
Une Eglise en sortie
«Il ne s’agit pas de dire: ‘nous sommes l’Eglise catholique et nous n’avons pas d’argent’», ajoute-t-il. Dans la droite ligne du pape, il évoque une Eglise en sortie pour la faire redécouvrir à ceux qui l’ont quittée ou qui ne s’en jamais approchés. «Il faut aller rencontrer les gens et leur expliquer que l’Eglise agit dans la société, qu’elle est dans les prisons, les hôpitaux, avec les jeunes», insiste Emmanuel Raffner. Il explique que l’on pourra ainsi attirer les dons. «Ce que nous faisons déjà…», mais que l’on pourrait faire encore plus.
Lorsqu’on lui demande quel dicastère il a en charge, il parle d’un comité global, à exception d’un responsable financier. «Mais votre question est intéressante. En instaurant des dicastères, cela permettrait un meilleur suivi et une action plus dynamique».
Membre du comité depuis six ans
Emmanuel Raffner n’est pas le dernier venu. Il siège en effet depuis six ans au comité de la Fédération et en connaît bien les rouages. Il y est entré en 2011, lorsqu’il a fallu gérer le départ d’une entreprise du canton, dont la contribution volontaire* représentait 25 à 30% du budget annuel. «J’avais intégré une équipe de travail qui devait trouver des solutions pour réorganiser notre financement et nos structures en conséquence». Le tout en préservant au maximum la pastorale, les emplois et les structures existantes.
Une entrée en matière assez mouvementée pour celui qui siège aussi au Conseil de paroisse de Boudry-Cortaillod. «Ce fut intense mais j’ai ainsi appris beaucoup sur les structures, l’organigramme et le parc immobilier de la Fédération», explique son président. Il se souvient des échanges nombreux et de la collaboration que l’équipe a eus, entre autres, avec l’Assemblée des paroisses qui ont ainsi permis de resserrer les liens.
Une base pour construire
«Aujourd’hui, la situation est stable», assure-t-il en rendant hommage au travail de Sylvie Perrinjaquet qu’il vient de remplacer dans sa fonction. «Nous allons nous appuyer sur cette base pour construire». La voix est chaleureuse. Il prend le temps d’expliquer, de réexpliquer sa démarche, des idées, ses projets pour en revenir à la «Vision», son leitmotiv. Stratégie? Pas seulement. Sous le discours pointe sa passion pour l’Eglise.
Né à Strasbourg en 1967, Emmanuel Raffner est issu d’une famille pratiquante, «engagée normalement en Eglise». Il évoque son enfance dans la capitale alsacienne, sa scolarité dans un établissement tenu par les jésuites, le scoutisme, la messe où il sert. Des études supérieures de commerce l’amèneront à faire carrière en France avant qu’il ne s’installe en Suisse en 1999. Une partie de sa famille est protestante. Il parle d’ouverture et de sa grand-mère maternelle qu’il accompagnait parfois au culte.
Membre du Service hospitalier de l’Ordre de Malte en Suisse (SHOMS), il part à Lourdes chaque année. Il y passe quelques jours à transporter les malades. «Ce moment extraordinaire où on est aidé par les malades, tant ils nous donnent».
Parallèlement à son engagement en Eglise, Emmanuel Raffner est à la tête d’une entreprise neuchâteloise active dans la mécanique de précision dans les domaines horloger et médical. Il dit croiser tous les jours les 100 personnes qui travaillent dans l’entreprise.
Comment parvient-il à concilier ces deux emplois du temps? «Il n’y a pas deux mondes, celui des clients et de Dieu, des fidèles». Il vit comme chrétien engagé. C’est un tout. La dimension sociale de l’entreprise comme celle de la paroisse lui permettent d’élargir ses centres d’intérêt. Il prend également en compte la dimension spirituelle de l’être humain.
«Les contrats des salariés, le comité, la paroisse… Au bout du compte, on a toujours affaire à des êtres humains». (cath.ch/bh)
*Dans le canton de Neuchâtel, l’impôt ecclésiastique n’est pas obligatoire.