Elle vend aussi des livres érotiques et ésotériques

Allemagne: Les évêques allemands vont se séparer de la maison d’édition «Weltbild»

Bonn, 25 novembre 2011 (Apic) Les évêques allemands vont se séparer de la maison d’édition «Weltbild», l’une des plus importantes d’Europe, parce qu’elle vend aussi des livres érotiques et ésotériques. Après les révélations parues dans la presse allemande, l’association des diocèses d’Allemagne (VDD) a chargé son conseil d’administration de trouver «sans délai» un repreneur. La VDD est la principale actionnaire de cette entreprise qui a un chiffre d’affaires annuel de plus de 1,6 milliard d’euros.

La VDD, qui tenait son assemblée générale le 21 novembre à Wurtzbourg, a exprimé sa pleine confiance à ses deux membres siégeant au conseil d’administration de la société, Matthias Meyer et le Père Hans Langendörfer, qui est également secrétaire de la Conférence épiscopale allemande. Les milieux catholiques conservateurs ont violemment pris ce dernier en ligne de mire étant donné sa fonction au sein de la maison d’édition qu’ils accusent de vendre des supports (livres et DVD) «à caractère pornographiques».

Du matériel contredisant les buts idéaux des propriétaires

Ces milieux avaient déjà envoyé en 2008 une importante documentation à la Conférence des évêques allemand, mentionnant les titres «douteux», qui seraient au nombre de quelque 2’500. La Conférence des évêques a rejeté ces allégations, en affirmant que des mesures avaient été prises depuis longtemps pour tenter d’éradiquer tout contenu licencieux des catalogues.

La direction de la maison d’édition «Weltbild» a été vertement critiquée par la VDD pour n’avoir pas réussi à faire cesser la diffusion de matériel qui contredit les buts idéaux des propriétaires de l’entreprise. «La crédibilité de la maison d’édition et ses actionnaires en ont souffert», estime la VDD. Carel Halff, le directeur de «Weltbild», a pris l’entière responsabilité du scandale, affirmant à l’agence de presse catholique allemande KNA que c’est un «moment très douloureux».

Il a cependant relevé que dans une entreprise générale d’édition de la grandeur et de la complexité de «Weltbild», «il y aura toujours des titres qui ne correspondent pas totalement aux valeurs catholiques contraignantes». Aujourd’hui, la société n’a plus aucune finalité ou inspiration catholiques. Elle vend les mêmes articles que les grands opérateurs on-line, y compris l’ésotérisme, le satanisme et l’érotisme. «Weltbild» est le numéro 2 mondial du marché sur internet, après «Amazon». La vente du groupe devrait prendre «plutôt 18 mois que 12», a déclaré Carel Halff. (apic/kna/com/be)

25 novembre 2011 | 10:43
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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