Élections en Belgique, les religions font une déclaration commune
L’année 2024 est une année électorale majeure en Belgique. A cette occasion, les représentants officiels des religions reconnues en Belgique et du bouddhisme appellent ensemble, le 4 juin, les citoyens et les politiques de leur pays «à participer de manière constructive au débat et au processus électoral». Ils en profitent pour faire-part aussi de certaines de leurs propres revendications.
La Belgique organise cette année des élections politiques à tous les niveaux. Le 9 juin 2024 auront lieu les élections législatives belges, soit celles des 150 députés de la Chambre des représentants. Le même jour se dérouleront les élections régionales et européennes. Enfin, les élections communales et provinciales sont prévues pour le 13 octobre 2024.
Au vu de l’importance de ce calendrier politique, les représentants des cultes reconnus (catholique, protestant, orthodoxe, anglican, israélite et musulman) et du bouddhisme ont décidé de signer une déclaration commune. Côté catholique, la déclaration est signée par Mgr Luc Terlinden, président de la Conférence des évêques de Belgique.
Ces représentant se rencontrent régulièrement dans le cadre du Federale Interlevensbeschouwelijke Dialoog – Dialogue Interconvictionnel Fédéral (FIDIF) et du Vlaamse Interlevensbeschouwelijke Dialoog (VILD). Cette nouvelle déclaration commune est pour eux une manière d’exprimer publiquement leur engagement «en faveur d’une coexistence pacifique entre les personnes et les groupes qui diffèrent les uns des autres».
La chance de pouvoir voter
«Nous observons depuis un certain temps en Belgique, comme dans d’autres pays européens, une tendance au renforcement de la polarisation entre différentes visions de la société et différents groupes de population», écrivent les signataires. Ils appellent à «la protection des libertés démocratiques et au respect fondamental de chaque être humain, quelles qu’en soient les convictions religieuses ou philosophiques».
Les représentants des religions rappellent que les Belges ont la chance «de vivre dans un pays où les élections sont libres» et où chacun peut faire entendre sa voix et influencer les politiques menées au niveau local, régional et fédéral.
Constatant que de nombreux concitoyens en Belgique vivent dans des conditions difficiles, ils rappellent encore certains principes de la recherche du bien commun, comme celui de la solidarité avec les défavorisées ou avec les générations futures. «Ce qui implique non seulement que nous ne perdions pas de vue les grands défis liés au changement climatique, mais aussi que les citoyens, les religions et convictions philosophiques, le monde associatif, l’industrie et les pouvoirs publics continuent à s’investir pour limiter le réchauffement de la planète.»
Implications privées et publiques des religions
Pour les représentants des cultes reconnus et du bouddhisme, les croyances philosophiques et religieuses ne peuvent être cantonnées à la sphère privée. «Les religions et convictions philosophiques ont été publiquement reconnues par les autorités dans l’histoire de notre pays, notamment en raison de leur valeur ajoutée pour la société», rappellent-ils. Celle-ci réside aujourd’hui, entre autres, «dans le dialogue, la construction de ponts et la coopération constructive entre les religions et la laïcité, les autorités et les acteurs sociaux dans notre pays».
Des accompagnateurs spirituels professionnels
Convaincus de cette valeur ajoutée, les signataires font état aux candidats législatifs de leurs propres revendications. Ils demandent notamment une actualisation de la loi relative à l’exercice des professions de santé, pour intégrer «des accompagnateurs spirituels professionnels». «La recherche scientifique démontre très clairement le lien entre le bien-être mental et spirituel et même entre le bien-être physique et spirituel dans le cadre des soins palliatifs», argumentent-ils. (cath.ch/com./lb)