Élections de mi-mandat: comment cinq États voteront sur l'avortement
Les citoyens de cinq États américains se prononceront dans les urnes sur la question de l’avortement lors des prochaines élections de mi-mandat, le 8 novembre 2022.
La Californie, le Michigan et le Vermont proposent des amendements constitutionnels pour inscrire la liberté d’avortement dans la loi. Même si les sondages dans ces États indiquent un soutien aux référendums, les militants pro-vie gardent l’espoir d’une victoire, rapporte Catholic New Agency.
Les citoyens du Kentucky voteront sur l’amendement 2, qui stipule que la constitution de l’État ne protège pas le droit à l’avortement. Quant aux électeurs du Montana, ils se prononceront sur le référendum législatif 131, qui prévoit de protéger les bébés nés vivants après une tentative d’avortement.
Ces référendums font suite à la décision de la Cour suprême, en juin dernier, d’invalider l’arrêt Roe vs Wade de 1973 et de permettre ainsi à chacun des Etats de légiférer sur l’avortement.
Californie: protéger explicitement le droit à l’avortement
En Californie, la proposition 1 modifierait la constitution pour protéger explicitement l’avortement. Les sondages révèlent une majorité de plus de 60% d’acceptation. Mais certains observateurs relèvent que ce taux a chuté de 7 points depuis le mois d’août.
Catherine Hadro, de la campagne «No on Proposition 1», espère une victoire pro-vie. «Nous sommes plus déterminés que jamais alors que l’opposition à l’avortement tardif prend de l’ampleur.» En effet le texte proposé ne fixe aucun délai pour l’avortement qui serait ainsi possible jusqu’à la naissance.
Selon un autre sondage, seuls 15% des votants californiens estiment que les avortements tardifs devraient être légaux. Un sondage récent d’une télévision a révélé que 72% des personnes interrogées pensent que la proposition 1 va trop loin dans l’extension de l’avortement.
La Californie autorise actuellement l’avortement, quelle qu’en soit la raison, avant la viabilité, c’est-à-dire le moment où un bébé peut survivre en dehors de l’utérus (24e semaine de grossesse). Après la viabilité, la Californie autorise l’avortement lorsque la vie ou la santé de la femme est menacée.
Michigan: droit à la liberté reproductive
L’amendement constitutionnel proposé par le Michigan, la Proposition 3, vise à établir un nouveau droit individuel à la liberté reproductive, y compris le droit de prendre toutes les décisions concernant la grossesse et l’avortement. Il prévoit également de permettre à l’État de réglementer l’avortement dans certains cas.
Les sondages montrent qu’une majorité de l’ordre de 60% soutiennent la mesure. Mais là aussi, le soutien diminue à l’approche du vote. L’Eglise catholique, qui rassemble 18% de la population de l’Etat, s’est lancée dans la campagne pour le non au référendum.
Comme en Californie, le texte proposé ne met aucune condition ou délai à l’avortement. «Lorsque les électeurs découvrent la nature confuse et extrême de la proposition 3, ils s’y opposent massivement», déclare Christen Pollo, porte-parole de la coalition pour le non.
Aujourd’hui, dans le Michigan, les femmes peuvent obtenir un avortement pour n’importe quelle raison avant la viabilité. Après la viabilité, l’avortement est autorisé pour sauver la vie de la femme.
Vermont: pour une autonomie reproductive personnelle
Dans le Vermont, les citoyens se prononceront sur l’amendement constitutionnel -Article 22, également connu sous le nom de Proposition 5 – qui garantit le droit d’un individu à l’autonomie reproductive personnelle. Il est probable que l’amendement passe également .
«Nous travaillons dur et nous continuerons à travailler dur jusqu’au 8 novembre», a déclaré Mary Hahn Beerworth, directrice exécutive de Vermont Right to Life. «Je suis convaincue que, que nous gagnions ou perdions, les Vermontois en auront appris davantage sur l’avortement illimité et non réglementé, et qu’ils seront plus pro-vie qu’avant.»
Dans cet État, l’avortement est légal jusqu’à la naissance. (cath.ch/cna/mp)