Elections au Brésil: les évêques brésiliens très cathodiques
Guider la conscience et les cœurs des candidats à l’élection autant que ceux des électeurs. Telle est l’ambition de la Conférence épiscopale brésilienne qui lance une émission télévisée le 15 août 2018. Le programme sera spécialement dédié au scrutin présidentiel des 7 et 28 octobre prochain au Brésil.
Produite par l’équipe presse de la conférence épiscopale, l’émission «Eglise au Brésil», proposera des épisodes d’une vingtaine de minutes, indique le site Vatican news. L’émission démarrera dès le 15 août sur les principaux canaux de télévision catholiques du pays tels que Rede Vida, Aparecida, Canção Nova, Evangéliser, Horizons ou encore 21ème Siècle.
Le cardinal Sergio da Rocha, archevêque de Brasilia et président de la Conférence épiscopale, est l’un des principaux intervenants. Il exhorte les Brésiliens à abandonner l’intolérance, le découragement et le désenchantement enmatière de politique. «Le chrétien doit toujours chercher la vérité, et ne pas être guidé par de fausses nouvelles, des informations qui finissent souvent par détruire les personnes», affirme le cardinal brésilien.
Lutter contre la corruption
La production télévisée des évêques compte également sensibiliser ses spectateurs à la corruption. »Nous remarquons que le cancer social de la corruption a jeté le discrédit, non seulement sur les hommes politiques, mais aussi sur la politique elle-même. Quelques groupes pensent donc déjà à se tourner vers l’autoritarisme, vers un régime dictatorial pensant que tout sera résolu ainsi», confie Mgr Murilo Krieger, archevêque de Salvador, au nord-est du Brésil.
Un scrutin à suspens
La lutte anti-corruption est un thème dont s’est déjà emparé Jair Bolsonaro, candidat de l’extrême droite populaire auprès des jeunes et des plus fortunés se présentant comme un «Donald Trump brésilien», et qui arriverait en tête des sondages dans l’optique où l’ancien président Lula ne pourrait pas se représenter.
L’ex-président Lula, âgé de 72 ans, purge actuellement une peine de 12 ans et un mois de prison à Curitiba (au sud du pays) pour corruption passive et blanchiment d’argent. En prison depuis avril, il peut encore être autorisé à participer au scrutin, quoique cette option soit jugée peu probable par la plupart des analystes politiques. Ce scrutin d’octobre est donc un des plus incertains des dernières décennies au Brésil. (cath.ch/vatnews/bh)