El Salvador: les évêques opposés au retour de l'exploitation minière

Le Parlement salvadorien doit se prononcer sur une réintroduction de l’exploitation minière, interdite en 2017. Les évêques du pays s’opposent à ce projet, considérant que la santé des habitants est une priorité.

Début décembre 2024, le président Nayib Bukele a demandé aux Salvadoriens de faire confiance à la décision du gouvernement de rouvrir l’exploitation des mines de métaux. Il demandera au Congrès, contrôlé par son parti «Nuevas Ideas», d’abroger la loi interdisant l’exploitation minière, introduite en 2017. Le président a pris cette décision suite à la révélation de l’existence d’immenses gisements d’or sur le territoire d’El Salvador. Nayib Bukele espère ainsi relancer la croissance économique.

Désastre environnemental

En 2017, la plus petite nation d’Amérique centrale est devenue le premier pays au monde à interdire totalement l’exploitation minière, afin de protéger les ressources hydriques de la contamination. Pendant des décennies, les produits chimiques utilisés dans l’exploitation minière, tels que le cyanure et le mercure, ont pollué les cours d’eau, faisant de cet État le deuxième le plus dégradé du continent américain. El Salvador fait face à une pénurie chronique d’eau potable, et environ 90% de ses ressources en eau sont déjà considérées comme contaminées.

Le chef de l’État s’est pourtant dit certain qu’il serait possible de réintroduire des formes d’exploitation minière «modernes et durables», avec un faible impact sur l’environnement.

La santé plus importante que l’or

A l’époque, déjà, les évêques avaient exprimé leur soutien à une interdiction de l’exploitation minière pour protéger les ressources hydriques, rappelle l’agence vaticane Fides. En décembre 2024, ils ont réitéré leur position. «Notre objection est motivée exclusivement par la prise en compte du bien du peuple, sans vouloir contredire le président ou favoriser l’opposition politique, ont indiqué les évêques dans un communiqué. Souhaitant le meilleur pour tous, nous exprimons notre ferme refus de l’exploitation minière dans le pays (…) La santé des personnes vaut plus que tout l’or du monde. La pratique de tout type d’exploitation minière entraînerait des conséquences irréversibles pour la santé et la vie des populations.» (cath.ch/fides/arch/rz)