Egypte: Al-Azhar rejette les accusations d'extrémisme
Al-Azhar, le principal centre académique de l’islam sunnite, a rejeté avec force les critiques d’hommes politiques et d’intellectuels égyptiens, qui montrent du doigt les programmes de ses cours, les accusant de proximité avec le terrorisme djihadiste.
Dans un communiqué officiel diffusé le 18 avril 2017, le Conseil suprême des chercheurs d’al-Azhar réaffirme que «la charia interdit toute attaque contre des êtres humains, quelque soit leur religion et leur credo» et que l’islam oblige également les musulmans à protéger tous les lieux de culte et à traiter avec bienveillance les non musulmans, rapporte l’agence missionnaire vaticane Fides.
Les sages font remarquer que «les programmes d’al-Azhar sont les seuls qui enseignent l’islam de manière appropriée, favorisant la paix et la coexistence pacifique entre musulmans et non musulmans, comme en témoignent des millions de diplômés qui ont été et continuent à être des avocats de paix et de fraternité». Présenter l’enseignement d’al-Azhar comme une incitation au terrorisme représente «une déformation de l’histoire de l’Egypte et une trahison vis-à-vis des consciences des Egyptiens», dénonce le communiqué.
Une discrimination bien réelle
Les déclarations des chercheurs d’al-Azhar ont suscité de nouvelles critiques d’intellectuels tels que l’écrivain Khaled Montasser, qui a qualifié le communique de «dernier clou mis au cercueil de l’Etat de droit en Egypte». De son côté, l’intellectuel copte Naguib Gabriel, responsable de l’Union égyptienne pour les droits fondamentaux, a noté que le problème des programmes d’enseignement ne concerne pas seulement les cours à al-Azhar mais également les livres et les cours de la langue arabe, qui contraignent les étudiants non musulmans à mémoriser des versets du Coran et des dictons du prophète Mahomet.
Peut-être en réponse aux critiques, al-Azhar a intensifié ses condamnations des violences subies par les chrétiens en Egypte, alors que s’approche la Conférence internationale de paix convoquée au Caire le 28 avril prochain, et à laquelle participeront le pape François et le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée. (cath.ch/fides/mp)