Les Eglises catholique et évangélique inquiètes face à la crise au Gabon

Les Eglises catholique et évangélique du Gabon ont exprimé leur inquiétude face à la crise politique que traverse le pays, depuis l’élection présidentielle du 31 août dernier dont le président sortant Ali Bongo, et son adversaire, Jean Ping, revendiquent tous les deux la victoire.

La Cour constitutionnelle, la plus haute instance judiciaire du pays a été saisie par les deux camps pour les départager. Un message à la nation des deux Eglises chrétiennes a été lu le 18 septembre dans tous leurs lieux de culte. Elles ont lancé «un vibrant appel au calme et à la retenue, à tous les Gabonais, plus particulièrement aux responsables politiques du pouvoir et de l’opposition, à la Cour constitutionnelle, aux forces de défense et de sécurité», a rapporté Radio France internationale (www.rfi.fr).

Les deux Eglises ont exhorté les forces vives de la nation à se ressaisir, soulignant que «la vérité des urnes doit être respectée». «Pour qu’il y ait la tranquillité, il suffit que cette vérité objective, facilement vérifiable, soit proclamée», ont-elles estimé. «Déclarer un échoué admis, et un admis échoué, on ensemence un venin difficilement déracinable dans le temps et l’espace», a fait observer Mgr Mathieu Madéga Lebouakéhan, évêque de l’Ogooué-Maritime, au sud-ouest, et président de la Conférence épiscopale du Gabon (CEG).

Dans une précédente déclaration publiée le 16 septembre l’évêque avait déjà appelé les chrétiens, au courage nécessaire pour faire face à la situation. «Dans notre situation actuelle, il nous faut du courage (…), le courage, pour ne pas sombrer dans le découragement (…), le courage pour se remettre au travail et rechercher le bonheur avec détermination (…), le courage, pour résister à la tentation de la violence», avait-il dit.

Pour sa part, le pasteur Jean Jacques Ndong Ekouaghé, président du Conseil national de l’Eglise évangélique du Gabon, a indiqué «l’Eglise fera tout pour jouer un rôle d’apaisement». «Nous restons en contact avec les deux camps. Nous rencontrons encore certaines personnes. Mais je pense que ces démarches doivent être discrètes», a-t-il fait remarquer. Selon lui, «l’objectif des confessions religieuses est d’amener les deux parties à se mettre ensemble pour parler. Nous n’avons pas de pays de rechange», a-t-il rappelé. (cath.ch-apic/ibc/mp)

19 septembre 2016 | 13:46
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 1  min.
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