Les pastorales familiales romandes ont plusieurs offres pour le couple après le mariage. (Photo: Pixabay)
Suisse

Eglise: une soirée Saint-Valentin, et après?

En février les services pastoraux romands de la famille et le couple ont concocté des soirées Saint-Valentin pour les couples. Ces rendez-vous ponctuels connaissent de beaux succès. Mais que propose l’Eglise pour accompagner et «rejoindre» les couples après le mariage?

«Les couples ont besoin de prendre du temps ensemble, loin des contraintes du quotidien, pour faire le point et reprendre un nouvel élan», relèvent Anne et Marco Mayoraz, responsables de la pastorale de la famille et du couple du diocèse de Sion. A l’instar de leurs homologues romands, ils ont concocté une soirée de la Saint-Valentin sur mesure pour les couples désireux de faire rimer amour avec toujours, et donc avec au moins le dialogue et, pourquoi pas la foi.

Apéritif, souper aux chandelles, animations, échanges: les pastorales romandes se mettent en quatre pour que les couples puissent se parler mais sans avoir l’impression de refaire une préparation au mariage. «Comment rendre attrayantes les propositions de l’Eglise pour le couple», s’interroge Isabelle Nielsen, de la pastorale familiale genevoise. Les soirées Saint-Valentin sont un bon moyen de revoir des couples mariés dans le diocèse ou d’en faire venir d’autres grâce au bouche à oreille. Un accompagnement sous la forme d’un rendez-vous ponctuel qui trouve son public. Ces soirées rencontrent le succès avec en moyenne une vingtaine de couples inscrits par soirée.

Amoris laetitia

Avec l’exhortation apostolique Amoris laetitia (»La joie de l’amour») du pape François qui a suivi le synode sur la famille, les pastorales familiales commencent à se pencher sérieusement sur l’accompagnement des jeunes couples après le mariage. C’est une des demandes formulées lors de la préparation du synode de 2015…»et un des chantiers à mettre en route», explique Pascal Dorsaz, de la pastorale familiale du canton de Vaud. Ce n’est sans doute pas un hasard si Amoris laetitia était le thème des soirées Saint-Valentin de l’Eglise catholique dans les cantons de Vaud et Neuchâtel.

«Comment rendre attrayantes les propositions de l’Eglise pour le couple?»

«L’ouvrage du pape a contribué à une prise de conscience renouvelée dans les paroisses», estime Bertrand George, responsable, avec son épouse Françoise, de la pastorale de l’Eglise catholique du canton de Fribourg. La Saint-Valentin est un des temps forts offert que propose l’Eglise pour les couples, estime-t-il mais il fait valoir d’autres offres de L’Eglise. A commencer par les paroisses et leurs communautés qui sont d’une grande richesse. Un avis que partage Pascal Dorsaz, son confrère du canton de Vaud, qui y voit le meilleur moyen pour les couples de tisser des liens dans leur communauté avec d’autres couples et les prêtres en paroisse. Il ne prévoit rien de spécifique pour l’instant au niveau pastoral dans ce domaine. La priorité en 2016 a été donnée à la formation de couples d’animateurs de préparation au mariage (CPM) qui faisaient défaut.

L’amour en «mouvements»

Les équipes «Vivre et aimer», le parcours «Elle et lui», les équipes «3 ans» sont, entre autres, des mouvements vers lesquels l’Eglise dirige les couples après le mariage. Sous forme de parcours, les jeunes mariés se retrouvent lors de soirées axées sur le dialogue et l’écoute au sein du couple. Le mouvement spirituel des Equipes Notre-Dame est une alternative où les couples cheminent en équipe pour échanger. Le Foyer de Charité de Bex propose également des week-end ou soirées pour les couples.

«L’accompagnement des jeunes couples après le mariage a toujours été une préoccupation pour la pastorale de la famille du Diocèse de Sion», rappellent les Mayoraz. C’est le crédo des Valaisans. «Dans le diocèse Lausanne, Genève et Fribourg, lors de l’élaboration du mandat de la commission ‘Couple et Famille’, en 2014 déjà, l’évêque Mgr Charles Morerod, avait estimé que c’était une priorité, rappelle Marie-Christine Conrath de la pastorale familiale de Neuchâtel […]. Cependant, la difficulté est là, les couples ne sont pas demandeurs…

Pour le moment rien de bien spécifique n’est mis en place spécifiquement pour les jeunes couples. Les propositions s’adressent aux couples en général, indépendamment de leurs années de mariage «. Même constat de la part de Pascal Dorsaz qui évoque l’»individualité des couples».

Autre réalité des pastorales familiales vaudoises et genevoises où se trouve le siège de nombreuses multinationales: les couples, des expatriés, qui se sont préparés au mariage déménagent au gré de leur engagement professionnel. Certains couples se marient ailleurs, principalement en Espagne, au Portugal et en France.

«Envie de plus»

«Comment faire pour que les couples croient que la présence de Christ au sein du foyer est une bonne chose pour eux?», se demande Bertrand George. C’est aussi ce que cherche Isabelle Nielsen qui vient, avec son équipe, de mettre en place «Envie de plus», un parcours de trois soirées axé sur la Bible et la foi pour permettre aux couples intéressés d’approfondir leur connaissance dans ces domaines.

«Le modèle de la société actuelle n’incite pas au long terme», indique-t-elle en justifiant la durée plutôt courte de trois soirées pour ne pas effrayer les couples intéressés. «C’est tout nouveau. Nous lançons cette formule au printemps. On verra bien ce que cela donnera. Nous devons rejoindre les gens à partir de la parole de Dieu. Elle est un message de vie alors qu’elle est souvent comprise comme un message dogmatique». (cath.ch/bh)

Les pastorales familiales romandes ont plusieurs offres pour le couple après le mariage.
14 février 2017 | 16:26
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 4  min.
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